Éviter les maladies au jardin bio :

Tous les bons gestes et les bonnes façons culturales pour éviter les maladies. La prévention est indispensable pour qui veut cultiver son jardin de manière naturelle.

Une bonne terre de jardin et des engrais appropriés pour des plantes plus résistantes aux maladies :

Un sol équilibré limitera les carences.

Il est parfois difficile de l’améliorer pour qu’il corresponde aux exigences de certaines plantes. Cultivez des plantes adaptées à la terre de votre jardin plutôt que d'apporter des amendements conséquents et couteux.

De nombreuses maladies sont spécifiques d’une plante, la rotation des cultures évitera la contamination de la culture suivante si l’on prend soin de cultiver une autre espèce de légume.

Les plantes ont besoin comme nous d’une alimentation saine et équilibrée. Nous arrivons (pas toujours !) à doser notre alimentation, les plantes, non. Tout ce qui est soluble dans l’eau et passe à la portée des racines est goulument « avalé » !

C’est tentant pour le jardinier amateur de « booster » les légumes ou les plantes du jardin d’ornement avec un engrais riche en azote. Cette croissance exagérément stimulée n’a que des inconvénients. Les insectes piqueurs, suceurs vont s’en donner à cœur joie, ils vont jouer du rostre sans retenue sur ce feuillage tendre. Qu’ils soient piqueurs ou suceurs, ces insectes avec le vent sont les premiers propagateurs de maladies au jardin. Les cryptogames, causes de la plupart des maladies, pénètreront facilement dans le limbe de ces feuilles tendres.

Les apports de fumier doivent être faits en tenant compte des cultures suivantes. Si les courgettes ou les concombres apprécient ces apports de fumier frais, tous les légumes ou les plantes fleuries à bulbes et certains légumes racines développeront immanquablement des maladies (pourritures).

Un compost mal fait peut aussi être un vecteur de maladies : dans les petits composteurs du commerce ou ceux fournis par les communes, le compost n’atteint pas une température suffisante lors de la décomposition des matériaux pour éliminer « germes » pathogènes. Il est donc indispensable de ne pas mettre au compost des rameaux, des plantes, des fruits malades.

Le terreau de feuilles est un excellent terreau, mais toutes les feuilles ne sont pas bonnes à composter. Évitez d’y introduire par exemple les feuilles de rosiers souvent atteintes de la maladie des taches noires.

Le brf tout le monde en parle. Une bonne solution pour apporter de la matière organique au sol. Mais n’en introduisez pas dans votre jardin sans savoir d’où il provient. Car il est vecteur des chancres, de la maladie qui frappe les frênes (flétrissement du frêne), etc. Si vous broyez vous même vos branchages, éliminez ceux des plantes malades ou à risques (fruitier, pyracanthas, cotonéaster) et brulez-les.

Lorsque vous achetez un engrais dans le commerce, veillez à ce qu’il soit bien dosé en potasse (c’est la lettre K dans la formule de composition).

Comme à la maison, on aère et on désinfecte :

Si les plantes n’aiment en général pas les courants d’air, elles adorent avoir de l’espace pour se développer. Une bonne distance entre chaque graine, plant de légumes ou arbre et arbuste permet une circulation de l’air qui limite la propagation des spores des cryptogames pathogènes.

La prévention c’est aussi la désinfection des outils de coupe et de travail du sol. Même si cela parait fastidieux lorsque vous taillez les arbres fruitiers, passez votre sécateur à la flamme entre chaque arbre. Passez au jet à pression régulièrement les fraises de votre motoculteur.

Lors des rempotages, nettoyez soigneusement les pots. N’employez jamais de terreaux ayant déjà servi pour une culture en jardinière.

On nettoie les planches du potager :

En automne, quand les cultures successivement disparaissent au potager, nettoyez méticuleusement les parcelles libres. Ramassez et brulez tous les restes de cultures. 

On nettoie massif et jardinière :

Dans la roseraie, fleurs fanées et feuilles abimées sont régulièrement ramassées. Faites la même chose dans vos jardinières et massifs particulièrement en fin de saison, car l’oïdium guette.

Des travaux tout en douceur pour éviter les maladies :

Au jardin d’agrément, évitez les tailles trop sévères. Faites toujours des coupes propres avec des outils parfaitement aiguisés.

Les outils de taille sont les principaux vecteurs de maladies. Désinfectez-les lorsque vous passez d’un arbre à l’autre par exemple.

Taillez et supprimez tous les bois morts, les chicots trop restés en place après une taille.

Aussitôt, après ces travaux traitez avec une décoction de prèle ou avec de la bouillie bordelaise.

Binez ou sarclez tout en douceur pour ne pas blesser les plantes.

Attention, une mauvaise utilisation du « rotofil » peut être catastrophique pour les arbres. Pour éviter de blesser le collet de vos arbres et arbustes plantés dans une pelouse, installez à la basse de ceux-ci un morceau de gaine. (il existe dans le commerce des systèmes qui s’installent aux collets de vos plantes à protéger)

 Il existe de nombreuses méthodes (pierres, morceaux de tuyau, tuiles, etc.) pour éviter les blessures aux pieds des arbres occasionnées par les outils qui sont autant de portes ouvertes pour les maladies. 

Multiplier des plantes saines et faire des semis à partir de graines sélectionnées :

Bouturage, marcottage, drageonnage sont des modes de multiplication faciles à réaliser, mais c’est aussi le moyen le plus sur de propager des maladies s’ils sont faits à partir de plantes mères malades.

Lors de la sélection des pieds mères, pour faire vos graines choisissez les plantes les plus robustes et exemptes de toute trace de maladies.

Éviter les maladies en étant vigilant lors de conditions climatiques extrêmes :

Redoublez de vigilance après une chute de grêle, d’orage violent ou de tempête et traitez systématiquement les plantes abimées avec de la bouillie bordelaise et une décoction de prèle. Inspectez votre jardin les jours suivants afin de pouvoir réagir au plus tôt. 

Après une période de fortes pluies, renouvelez les traitements si vous aviez fait des traitements préventifs, car ils sont rapidement délavés.

Les périodes chaudes et humides sont favorables au développement des maladies, mais aussi au développement des insectes piqueurs et suceurs qui propagent les maladies. Traitez donc les pucerons, les thrips, etc.

Une bonne diversité au jardin évite la pullulation d’insectes piqueurs propagateurs de maladies.

La sécheresse fragilise les plantes. Faites des arrosages réguliers sans excès et jamais sur le feuillage. Évitez les asperseurs et préférez le goutte-à-goutte. Paillez vos cultures.