Feu bactérien : prévention, lutte bio

Apparue en Amérique au 18e siècle, la terrible maladie des arbustes et arbres fruitiers, le feu bactérien, peut en une année mettre à mal une culture. Quelles sont les précautions à prendre au jardin, la lutte biologique.

Historique d’une redoutable épidémie :

Découverte sur des poiriers dans la région de New-yorkaise en 1780, pour s’étendre par la suite au Canada au 19e siècle.

Au début du 20e siècle, ce fut le tour de la Nouvelle-Zélande puis de l’Angleterre.

Elle fut découverte en France en 1972 dans la région de Dunkerque, où elle contamina les aubépines

. Dans les années 1980 à 1990, elle s’abattit sur l’Anjou et la Touraine. Elle est présente sur le tout le territoire.

En Tunisie en 2013 le feu bactérien ravage entre 5 000 et 6 000 ha de poiriers.

De nombreuses réglementations ont été mises en place pour contenir sa progression. Certaines plantes hôtes ou sensibles sont interdites à la vente ou sont soumises à des quarantaines.

Les symptômes du feu bactérien.

Dépérissement et mort des inflorescences.

Les fleurs mortes, sèches, brun-noir restent attachées aux rameaux.

Flétrissement et mort des jeunes pousses et rameaux, qui flétrissent, prennent une couleur brune, et se recourbent.

Brûlure des feuilles (d’où le nom feu bactérien).

Les fruits infectés brunissent, se ratatinent et prennent un aspect momifié.

La maladie se propage aux branches et au tronc où il se développe des chancres. C’est la phase finale de la maladie. Ces chancres provoquent la mort soudaine de le l’arbre ou de l’arbuste. Un Pyracanthas, par exemple, peut périr en quelques jours.

Lutte bio contre le feu bactérien :

Il n’existe pas de traitement efficace pour lutter contre le feu bactérien.

La prévention et de bonnes pratiques culturales tiendront votre jardin à l’écart de cette maladie.

Ne pas introduire de plantes trop sensibles, si des arbres ou arbustes du jardin ont été infestés.

Quelques plantes sensibles au feu bactérien:

Les poiriers (surtout la Passe-crassane)

Les pommiers et cognassiers

Les cotonéasters surtout le Salicifolius

Les pyracanthas

Le cognassier à fleurs (Chaenomeles)

Le sorbier des oiseaux.

Évitez le crataegus dans vos haies bocagères si vous habitez une région particulièrement infestée.

Surveiller particulièrement les plantes sensibles après la plantation.

Apporter une fumure équilibrée, surtout peu riche en azote. (l’excès d’azote fragilise les plantes)

Veillez au bon drainage de votre sol. Évitez les arrosages par aspersion.

Veillez au bon équilibre des populations d’insectes et luttez contre la prolifération des insectes suceurs comme les pucerons.

Désinfectez très régulièrement vos outils lors des travaux de taille.

Dès les premiers symptômes, coupez les parties atteintes, bien en dessous de la zone malade. Brulez immédiatement ces déchets de taille.

Traitez aussitôt à la bouillie bordelaise. Les plantes fortement atteintes doivent être rapidement arrachées et brulées sur place.

Au verger, à l’automne ramassez les fruits tombés à terre. Supprimez les fruits momifiés restés accrochés aux branches.

Ne prenez aucun risque si une plante est très atteinte, arrachez et brulez-la.