- Automne 2021 -
31 octobre 2021
27 octobre 2021
En voilà un qui n’a pas volé son nom et manquait donc assurément à cette chronique. D’avril à septembre, parfois au-delà, le Bourdon des jardins (Bombus hortorum) y compte en effet parmi les butineurs les plus familiers. Mais il est vrai qu’on l’assimile souvent au Bourdon terrestre (Bombus terrestris) tant leurs livrées sont presque semblables.
Fond noir, collier jaune orangé et « cul blanc ». La différence tient notamment à leur « ceinture ». Également jaune orangé, mais étroite, laissant les premiers segments de l’abdomen dégagés chez terrestris, plus ample pour déborder légèrement sur le thorax chez hortorum.
Autre différence : la langue ! On la voit ici, pendante, très longue, à l’approche d’une digitale. Avec un tel équipement, le Bourdon des jardins peut explorer les corolles les plus profondes. Moins bien outillé, le Bourdon terrestre s’oriente lui vers des nectars plus facilement accessibles. À chacun ses spécialités. Ainsi va la rationalisation de la pollinisation au jardin !
24 octobre 2021
Un papillon blanc taché de noir. On songe évidemment à la Piéride du chou. Non. Trop petit. Et puis la tache noire en pointe des ailes antérieures ne dessine pas une faucille bien franche.
La Piéride du navet alors ? Pas davantage. Certes, le revers des ailes postérieures est pastellé de jaune, mais les suffusions noirâtres sont nettement moins marquées. Surtout sur les nervures.
Reste la Piéride de la rave (Pieris rapae), familière comme ses cousines des prairies alentours comme du jardin. D’avril jusqu’aux premières gelées automnales. Avec un penchant pour les crucifères sauvages comme cultivées.
Pas étonnant donc de trouver ses chenilles, ici sur les feuilles de la Moutarde blanche, là sur celles des brocolis. Des chenilles finement velues, vert clair, marquées à maturité d’une ligne dorsale et de petits tirets latéraux jaunes. Moins faciles à déceler que celles de la Piéride du chou, en raison de leur mimétisme, elles sont hélas tout aussi voraces.
22 octobre 2021
La Mouche-scorpion (Panorpa culgaris) n’est pas vraiment une chasseuse. On l’a ainsi vue en automne se délecter de la pulpe sucrée des mûres. Pour autant, elle est avant tout carnassière, friande surtout de cadavres d’autres insectes. Elle furète donc en permanence dans la végétation pour jouer les équarrisseurs.
Mais elle sait aussi se montrer opportuniste. À quoi bon en effet chercher et chercher encore quand il suffit parfois de se servir sur une toile d’araignée ? Facile à dire. Car il faut éviter de se retrouver piégée à son tour dans ses satanés fils élastiques !
Faire vite avant que ne surgisse le monstre. En l’occurrence ici une Épeire diadème. Cachée dans les feuillages, elle sort dès les premiers soubresauts de la toile. Une tipule s’y est empêtrée. D’ordinaire, elle aurait été vite « emmaillotée » pour être aussitôt « siphonnée ».
Trop tard cette fois ! La Mouche-scorpion a été plus prompte. Et, curieusement, sans même chercher à défendre son butin, l’araignée abdique et s’éloigne. Une autre mouche-scorpion profite de l’aubaine. Quand il y en a pour une, il y en a pour deux !
19 octobre 2021
Voilà une fleur magnifique qui ne cache pas son jeu ! Tout conduit en effet vers le long éperon de la Capucine. C’est là que les butineurs trouveront leur récompense. Du nectar à gogo. Du moins ceux qui ont la langue ou la trompe assez longue !
Car il ne suffit pas de s’engouffrer dans la corolle. Certes, le chemin y est bien balisé, sur fond jaune vif, avec de petites flèches rouge orangé convergeant vers la source sucrée. D’abord celles des trois pétales du dessous, curieusement effilés et agrémentés de petites fanfreluches vers l’intérieur. Puis, comme en échos, celles des deux pétales du dessus qui protègent huit étamines regroupées autour d’un style unique trifide. Longuement striées de rouge, leurs bases, plus larges, se recouvrent et se soudent aux bractées pour former le fameux éperon à l’arrière.
Un étroit goulot tout au fond de la corolle. C’est là qu’il faut étirer la langue pour accéder au nectar qui suinte à l’intérieur de l’éperon. Il n’y guère que bourdons et papillons pour y parvenir. C’est assez pour que la Capucine se ressème à l’envi.
16 octobre 2021
Non, ce n’est pas le nom de cette guêpe. Voilà en effet plutôt une Poliste dominula, autrement dit une Poliste gauloise. L’étrange qualificatif indique simplement que ladite guêpe est parasitée.
Ainsi, la Poliste stylopisée héberge un ou plusieurs petits insectes, de l’ordre des strepsiptères - les Stylopidae - aux mœurs très étranges. Leurs larves s’insinuent sous les plaques abdominales de leurs hôtes involontaires. Pour s’y incruster et s’y développer en siphonnant leurs fluides internes. Au point de déformer et de soulever lesdites plaques. Ce qui est bien visible ici. Quoique, selon les angles de vue, on ne s’aperçoit souvent de rien.
Devenus adultes, seuls les mâles quittent la Poliste pour s’envoler en quête de femelles. Lors de l’accouplement, celles-ci ne sortent qu’à demi de leur « chambre d’hôte » pour s’y réfugier à nouveau sitôt la chose faite. Les mâles se laissent alors mourir. Et les femelles sont bientôt dévorées par leurs propres larves.
Quant à la Poliste, elle retourne au nid qu’elle avait jusqu’alors délaissé. Au contact de ses congénères, elle facilite ainsi la dissémination des jeunes larves parasites qui sautent sur les premières guêpes venues. Pour s’y enfermer. Et ainsi de suite.
14 octobre 2022
On peut penser à la Cétoine grise, alias le Drap mortuaire, alias la Funèbre. Mais la taille de cette dernière est toutefois bien plus modeste et son décor plus moucheté que marbré.
D’une manière générale, les Cétoines ne survivent guère aux premières gelées automnales. Qu’importe. Leur progéniture est déjà à l’abri. Et à l’œuvre. Souvent dans une cavité d’arbre mort. Mais également dans la tiédeur d’un tas de compost ! Les gros vers blancs - à ne pas confondre avec le ver du hanneton, ravageur de racines - passeront ainsi l’hiver à digérer les rebuts du potager. Et à préparer vos futurs apports organiques.
12 octobre 2021
Au potager, les légumes aussi apprécient ! En particulier les dernières tomates. Quant aux fleurs, c’est plutôt le déclin. Et les récentes trombes n’ont rien arrangé. Heureusement pour les butineurs quelques sauvageonnes font de la résistance. Le lierre bien sûr, mais aussi la Picride fausse vipérine, la Pulicaire dysentérique et surtout la Menthe des champs.
Dès lors, la grande migration de la Belle-dame peut attendre. Le Vulcain, le Paon du jour et Robert-le-diable peuvent se donner encore un peu de bon temps avant de chercher un refuge d’hivernage… Mais, pour la plupart des autres papillons, du Souci au Cuivré commun, en passant par l’Hespérie des potentilles et l’Azuré commun, les premières gelées seront fatales. Ce sont en effet chenilles ou chrysalides qui passeront l’hiver. En attendant, vive le soleil ! Pour quelques derniers tours de piste.
11 octobre 2021
Sans doute s’agit-il de l’Eucère troussée (Tetraloniella alticincta). Rondelette elle aussi, noire rayée de blanc crème, les yeux également émeraude, la brosse tibiale tout autant généreuse… Son allure est toutefois moins échevelée.
Comme toujours chez les Eucères, les mâles se distinguent par leurs longues antennes. Et, dépourvus de brosses collectrices, par leur butinage en dilettante. Passé le temps des amours, seules les femelles en effet s’activent dans une incessante récolte de nectar et de pollen. Pour approvisionner le nid souterrain de leur progéniture. À voir la couleur joliment dorée de leur brosse collectrice, on devine combien ces dames sont, sinon inféodées, du moins fidèles aux fleurons de la pulicaire.
9 octobre 2021
Tête, thorax et abdomen noirs. Quasi glabres. Le contraste est d’autant plus saisissant avec la foisonnante pilosité blanchâtre des pattes arrière. Notamment la brosse emblématique des Andrènes, ici abondamment touffues, à la base des fémurs, débordant largement sur les « hanches ». Mais les soies ne s’arrêtent pas là : elles envahissent fémurs, tibias et même métatarses arrière de cette petite abeille sauvage rondelette.
Peut-être s’agit-il de l’Andrène pieds-poilus comme disent nos amis belges (Andrena pilipes). Le nom en tous cas lui va bien. Quoi qu’il en soit, la pilosité prend ici une tonalité jaune pâle, en harmonie avec pétales et anthères de la Moutarde blanche (Sinapis alba). L’engrais vert a trouvé là une adepte particulièrement assidue !
Voilà donc une femelle pour le moins bien équipée pour la collecte du pollen. Elle boude le trèfle des allées, les sauges, les cosmos et les zinnias, même la planche de phacélie ! Elle préfère celle de la jaune crucifère. Nectar et pollen y sont si facilement accessibles !
7 octobre 2019
Près d’une heure ! Pour le moins, l’accouplement n’est pas expéditif chez l’Æschne mixte (Aeshna mixta). Sans compter les préliminaires en vol. Le cœur copulatoire était en effet déjà formé lorsque le tandem, toutes ailes bruissantes, est venu s’isoler et se figer ici dans la ramure d’un frêne.
Pas un mouvement. À peine quelques soubresauts de temps à autre. De sporadiques frémissements d’ailes notamment. Puis, longtemps après, Madame finit par s’étirer les pattes. Commencerait-elle à s’impatienter ? Lui reste impassible. Mais la pointe de l’abdomen resserre son étreinte : il faut encore laisser un peu de temps au temps…
Quand vient le relâchement, Madame déroule lentement l’abdomen. Pendante, elle ne tient alors plus que par la « prise de tête » de Monsieur. Les deux s’envolent bientôt de concert pour se décrocher en vol. Et disparaître chacun de son côté.
5 octobre 2021
Deux libellules en perpétuelle patrouille. Un vol rapide, parfois stationnaire, avec de brusques et imprévisibles changements de cap. Difficile de distinguer l’Æschne mixte (Aeshna mixta) de son presque sosie, l’Æschne affine. Heureusement, l’une et l’autre consentent parfois à se poser. Très brièvement.
Dominante bleu vif avec des taches brun clair à l’avant, plus foncées vers la pointe de l’abdomen : il s’agit ici d’un mâle. Les dessins sont assez comparables chez l’Affine mais uniformément noirs. Autre différence : les yeux ! Des nuances brunes viennent ici tempérer les éclats bleus si caractéristiques du cousin.
Enfin, l’Æschne mixte se distingue par… le dessin d’une sorte de « clou jaune » à l’avant du deuxième segment de l’abdomen. Jaune vert plus précisément, comme les plaques latérales de l’abdomen. Et comme la dominante de la femelle. En lieu et place du bleu. Hélas, très discrète, celle-ci ne se montre guère. Encore un point commun avec l’Affine !
3 octobre 2019
Dans la série des papillons orange familiers du jardin, voici le Petit nacré (Issoria lathonia) dans sa génération automnale. Ici pas de marqueterie brune comme avec le Tircis, le Satyre ou le Grand damier. Pas de lignes sinueuses comme chez la Mégère. Et pas de larges aplats contrastés non plus comme sur la Belle dame.
Plutôt une abondante moucheture brun foncé à l’image de Robert le diable… La régularité en plus, dans la taille des petites taches rondes comme dans leur alignement.
Hélas, au bain de soleil comme au butinage, celui-ci ne referme pas les ailes. Impossible donc d’en apercevoir le revers et ses taches nacrées emblématiques. Lors d’une prochaine rencontre peut-être…
En attendant, il reste un bon mois à cette ultime génération de l’année pour passer le relai. Ce sont en effet ses chenilles qui, sous forme de chrysalides, passeront l’hiver, accrochées à une tige de leur plante hôte, notamment la Violette sauvage et le Sainfoin. Voire la Bourrache.
1 octobre 2021
L’élagueuse de haie est passée par là. Au bord du halage, la branche de frêne devenue moignon fait cependant très bien l’affaire pour Monsieur Sympétrum strié (Sympetrum striolatum). Il y revient sans cesse, rarement bredouille, après chaque raid de sa chasse à l’affût.
Libellule de taille moyenne, il se distingue par sa livrée rouge assez terne nuancée d’orangé. Et surtout par une marqueterie thoracique très contrastée. Comme Madame, en effet, il présente une série de plaques latérales, jaunes, rouges, brunes, aux sutures noires bien marquées.
Il en va différemment sur l’abdomen. Chez Madame, sur un fond brun-jaune et gris-bleu, les segments sont solidement rythmés. Mais traits, lignes et points se dissipent ici dans une dominante rougeâtre délavée. À noter toutefois deux taches dorsales noires bien franches à la pointe de l’abdomen.
Chasseur inlassable, Monsieur Sympétrum strié sait aussi prendre le temps de longs bains de soleil. On le rencontre alors sur une feuille morte, au pied d’une haie. Immobile. Mais toujours aux aguets.
29 septembre 2021
Réputé apprécier les pelouses rocailleuses et sèches, voici le Satyre (Lasiommata megera) pourtant à son aise sur une prairie humide du marais. Comme la Mégère, la femelle de l’espèce, il y butine notamment la menthe des champs. Un grand classique de la fin d’été !
Comment distinguer la Mégère et le Satyre ? D’abord par le comportement. Elle butine longuement, lui plus furtivement, trop occupé à défendre son territoire et à y rechercher l’âme sœur. Cela dit, comme Madame, Monsieur se laisse aller, parfois, à un bain de soleil…
Sinon, côté décor, le Satyre présente, sur fond orange, une bande épaisse, brun foncé, oblique, irrégulière, qui barre fortement les ailes antérieures dont le jeu de marqueterie est davantage appuyé. Le reste est assez semblable, y compris au revers.
S’il passe parfois au jardin, il ne s’y laisse guère approcher. Il préfère le fouillis des prairies. Là où il est né, parmi fétuques, pâturins, dactyles et autres herbes folles. Surtout, en cette saison, lorsque menthe et pulicaire s’y mêlent.
27 septembre 2021
Comme saupoudré de suie. Le qualificatif de l’espèce vaut surtout pour le mâle que l’on dirait en effet sorti d’une cheminée ! Plus coquette, Madame Cuivré fuligineux ((Lycaena tityrus) semble s’être époussetée.
Certes, quelques suffusions noirâtres persistent ici et là. L’ensemble n’en est pas moins lumineux. Notamment au revers des ailes où un semi de petites taches noires anime une dominante fauve bordée d’un bandeau orangé. Plus éclatant encore, le dessus des ailes antérieures présente des alignements alternés de taches cuivrées et brun foncé.
Les ailes postérieures rappellent davantage le mâle. Hormis une bordure de perles orangées pointées de brun, le fond est si « encrassé » qu’on peine à y distinguer les petites taches noires semées sur fond brun.
En visite ici au jardin, sur la planche de phacélie, Madame Cuivré fuligineux est surtout familière des prairies humides alentour. Elle installe ainsi sa progéniture sur les rumex, particulièrement l’Oseille des prés. La Vinette comme on dit en Poitou.
25 septembre 2021
Il y a des signes qui ne trompent Les yeux disjoints, c’est une femelle. Chez les taons, misogynie à part, ça n’est pas bon signe ! Ce sont les femelles, en effet, qui piquent, ou plus exactement qui mordent. Avec le Taon des sudètes, alias le Taon des chevaux (Tabanus sudeticus), la morsure est particulièrement douloureuse.
Voilà donc le plus gros des taons. Plus de deux centimètres. Armé pour percer le cuir du gros bétail ! Son rostre broyeur n’aura à l’évidence aucune difficulté à déchiqueter votre tendre épiderme. Histoire de faire perler quelques gouttes de sang dont Madame espère bien se gaver. Non qu’elle soit cruelle : « sanguinivore » par nécessité plutôt. Uniquement pour bénéficier d’un afflux de protéines indispensable à l’élaboration de ses œufs !
Dominante sombre, thorax rayé de gris, abdomen animé de petits triangles dont la couleur roussâtre se diffuse parfois sur les premiers segments : malheureusement, Madame a ici perdu une aile. Impossible de voler. À force d’importuner chevaux, vaches ou … jardiniers, on risque fort un revers qui, s’il n’est pas directement fatal, ne laisse en l’occurrence rien présager de bon face aux prédateurs.
22 septembre 2021
Il y a des signes qui ne trompent pas. Ainsi, l’émergence de la petite abeille Epeolus fallax annonce à coup sûr l’arrivée de l’automne. Il est vrai qu’elle est, indirectement, inféodée à la floraison du lierre. Cela ne saurait tarder.
Indirectement ? En fait, c’est une autre abeille, la Collète dite « du lierre » justement, qui, chaque année, fin septembre début octobre, butine assidument les petits disques verdâtres suintant de nectar. Pour l’amasser dans le garde-manger de ses larves.
Pour l’heure, alors que la Collète elle-même n’est pas encore émergée, l’Epeolus fallax est déjà sur le pont. Elle prend des forces. Dans une quinzaine de jours tout au plus il faudra s’accoupler et, pour la femelle, se tenir aux aguets.
Attendre patiemment que la Collète ait creusé son nid, aménagé ses loges, pondu et commencé à y stocker pollen et nectar. Il faudra alors y entrer subrepticement pour y déposer ses propres œufs. Ni vu ni connu. Ses larves dévoreront couvain et garde-manger. Elles se développeront puis se métamorphoseront sous terre. Pour émerger à leur tour à la toute fin de l’été prochain.
20 septembre 2021
Une exception parmi les papillons. Madame et Monsieur ne portent pas le même nom populaire. La Mégère pour elle. Le Satyre pour lui. Reste qu’une même appellation latine met tout le monde d’accord : Lasiommata megera. Quoiqu’il en soit, plutôt habitués aux milieux secs, les voilà malgré tout dans le marais. Sur une prairie humide proche du jardin.
Elle en l’occurrence. La Mégère est en effet facile à identifier, avec sa lumineuse dominante orangée finement marbrée de brun. Le décor du Satyre est plus lourd, avec une large bande brune barrant un épais réseau de marquèterie.
Mâle et femelle se retrouvent cependant avec une série d’ocelles noirs pupillés de blanc, un aux antérieures, quatre aux postérieures. Mais c’est davantage le revers des ailes qui les rassemblent.
On y retrouve les zébrures de Madame aux antérieures et, surtout, une délicate broderie aux postérieures, faite de lignes brisées et de mouchetures, mêlant brun, orange et fauve. Le tout est rehaussé d’un chapelet de sept ocelles triplement cerclés. À vérifier au hasard d’une prochaine rencontre avec Monsieur !
16 septembre 2021
Au premier abord, on jurerait sa cousine, la Noctuelle goutte-d’argent. Mais l’allure générale est moins tristounette. Avec une dominante mordorée mêlant mille-et-une nuances de roux et de jaune orangé. Et puis, il y a ces fameuses marques blanches ! Non pas comme une coulure continue d’argent en fusion. Plutôt ici deux taches, tout aussi argentées mais nettement disjointes.
Au repos, les ailes sont repliées en bâtière, ceintes à l’avant d’une haute collerette de soies hérissées en V. Juste au-dessus de la petite tête dorée.
Ce n’est pas un hasard si elle est surprise là sur la planche des tomates. Car si ses chenilles vertes apprécient la ronce des haies, elles sont aussi familières du potager. Hélas. Tomates donc, également basilic, aubergines, poivrons, concombres… Pas sournoisement au niveau des racines comme le « vers gris » de certaines noctuelles mais directement sur le feuillage. Les ravages peuvent être importants en cas d’invasion. Surveillance et ramassage permettent cependant d’en limiter les dégâts.
À deux pas de là, sur un autre pied de tomates, la Noctuelle goutte-d’argent dont la livrée, moins lumineuse, présente la fameuse tache blanche en forme de « coulure »
14 septembre 2021
Avec les deux longues paires de pattes avant écartées lorsqu’elle est l’affût. Puis vivement rabattues pour enserrer la proie. Voilà une araignée-crabe de la famille des Thomises. Mais l’araignée Xystique n’a pas l’éclat laiteux du Thomise variable. Ni l’originalité du décor de son cousin le Thomise Napoléon !
À vrai dire, le genre Xysticus rassemble plusieurs espèces bien difficiles à distinguer. Sauf quelques points communs. Ainsi une dominante plutôt sombre. Notamment sur le dessus de l’abdomen où une ligne, voire des pointillés brun foncé marquent la lisière de flancs généralement fauves.
Sur cette base, le décor minimaliste se résume à quelques lignes ou chevrons clairs, parfois à peine perceptibles. Enfin, sur le dessus du thorax, un triangle plus ou moins foncé s’inscrit dans un rectangle clair, la pointe généralement bien visible orientée vers l’abdomen.
Coléoptères, syrphes, abeilles ou papillons… La visite des ombellifères notamment peut ainsi être fatale. Tant l’araignée Xystique a l’art du patient camouflage. Et, surtout, la détente infaillible pour tout ce qui passe à sa portée.
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Les conseils d'amatxi :
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Attention aux premières gelées ! rentrez les plantes fragiles (agrumes, plantes vertes sortiés l'été, etc.)
Surveillez l'état sanitaire de vos plantes, car ces conditions climatiques sont propices à l'apparition de maladies comme le mildiou, l'oïdium, la rouille, etc. Faites des traitements avec une décoction de prêle et avec un duo bouillie bordelaise + soufre.
L’Azuré porte-queue est un bel opportuniste. Voyez-vous comment il met à profit l’incision pratiquée par un bourdon terrestre pour accéder plus facilement au nectar de la sauge de Graham ?