Pour le jardinier l’hiver c’est « la mauvaise saison », humidité, froid, gelées, neige, tempête, etc. quelques précautions permettront aux arbres, arbustes et cultures de passer cette période sans dommage.
Les jardiniers eux aussi emploient cette expression pour qualifier cette saison. S’ils le font, c’est uniquement parce que dans la froidure ou sous les averses de neige les travaux courants au potager, au verger ou au jardin d’agrément sont difficiles, voir impossibles.
Si son travail est devenu difficile, il sait que c’est une saison salutaire :
– Même si depuis deux décennies, le froid l’hiver est généralement moins intense (le réchauffement climatique est une réalité) les températures basses permettent de neutraliser bon nombre d’insectes nuisibles et de naturellement en contrôler l’expansion.
– L’impossibilité de cultiver bien des légumes met de fait le sol au repos et le jardinier prévoyant aura mis à profit cette saison pour engraisser son terrain avec des matières organiques qui seront digérées et transformées et pour partie rendues assimilables par les plantes au printemps.
– Et puis l’hiver, c’est lors des périodes de très mauvais temps que le jardinier repense son jardin, se documente, fait provision de graines à semer, planifie les planches de cultures et les plantations dans les massifs, etc.
Le service de météo national prévoit maintenant le temps de manière fiable sur une période de huit jours à venir, cela permet de mettre en œuvre les protections hivernales.
Même si le réchauffement climatique est un fait, il faut se méfier des longues périodes sans gels ou froid significatif. Ainsi après des années d’hivers à peu près cléments et un début d’hiver doux l’année 1985 fut marquée par une température minimale de -20° dans le Sud-Ouest !
En décembre cette année-là, sur cette plage, on pouvait, simplement vêtu d’un pull, s’y promener. En janvier la mer gelait !
Si les dernières périodes de grand froid se situent surtout au 20e siècle, le début du 21e siècle vit un épisode de grand froid (-14 °C) en 2012.
Il est donc impératif de prévoir des protections pour les plantes fragiles. Certaines plantes doivent être impérativement rentrées à l’abri, car elles ne supporteront pas les températures négatives :
D’autres peuvent rester en pleine terre, mais doivent être protégées :
Dans ces deux cas, il suffit de protéger la souche par un épais paillage. Au printemps, les parties aériennes gelées sont coupées. Les plantes ainsi protégées émettent à partir de la souche de nouveaux rameaux.
Au potager la plupart des légumes sont rentrés à l’abri ou mis en silos. Vérifiez la bonne isolation de votre silo.
La sagesse populaire, sous forme proverbe, mettait en garde :
– « Janvier trop laboureur présage malheur. »
- « Mieux vaut un voleur dans son grenier que du beau temps dès janvier. »
– « Beaux jours de janvier trompent l’homme en février. »
– « Si décembre de froid est chiche, le paysan ne sera pas riche. »
Tous ces proverbes s’avèrent très justes par exemple en 1956 au mois de février après les deux premiers mois de l’hiver, décembre et janvier, particulièrement doux, avec une moyenne des températures minimales de 3 °C et une moyenne des maximales de 8,2 °C relevée à Paris-Montsouris (source : https://www.infoclimat.fr/) une vague de froid intense s’abat sur toute la France avec des températures minimales près de -15 °C. Ce fut une catastrophe, car dans certaines régions la végétation donnait déjà des signes de reprise.
Sans aller à de tels extrêmes de simples gelées blanches sans qu’il ait été pris quelques précautions peuvent s’avérer elles aussi catastrophiques. Par exemple au verger les fleurs de l’abricotier gèleront dès -0,5 °C, celles du pêcher, du poirier, du pommier, du prunier, de la vigne gèleront lors d’une période de gel de - 1 °C à -1,5 C. Les fleurs de cerisier supporteront un gel de -2 °C. Sans fleurs, pas de fruits !
Si vous avez un petit verger, des braseros à demeure prêts à être allumés pendant la période la plus critique feront une barrière efficace contre ces gelées.
Les périodes de redoux en journée doivent être mises à profit pour aérer les châssis, les serres froides, soulever les cloches. L’excès d’humidité en hiver peut être lui aussi fatal à de nombreuses plantes abritées.
Si une période de redoux se prolonge, les paillages aux pieds des plantes peuvent être écartés. Ils sont renouvelés avec des matériaux secs dès que les températures baissent.
Il est des sols qui naturellement absorberont rapidement l’eau des fortes pluies hivernale (terres sableuses). D’autres au contraire la retiendront jusqu’à l’excès pour finalement inonder le jardin.
Quelques solutions :
Une autre forme de pluie peut être dévastatrice au jardin en hiver : la pluie verglaçante. Les gouttelettes de pluie en gelant finissent par enrober brindilles et branches d’arbre. Si ces pluies se prolongent dans le temps, les branches cassent sous la charge. Malheureusement, il est difficile de prévenir ces dégâts. (voir comment se forment les pluies verglaçantes )
Elles sont souvent accompagnées de pluies, de neige et peuvent être violentes.
Quelques précautions sont à prendre si elles sont fréquentes dans votre région :
Réduisez la ramure des plus grands arbres par une taille en transparence surtout s’ils se trouvent près de votre maison de bâtiments ou d’une voirie fréquentée.
Si le lierre n’est pas dangereux pour les arbres, par la masse de son feuillage dense et persistant il fait obstacle au vent et fragilise l’arbre. Il est préférable de supprimer le lierre qui gagne la cime des vieux arbres.
Surveillez l’été sanitaire des arbres, car des attaques d’insectes ou de cryptogames peuvent les fragiliser. (Attention, ces attaques peuvent sournoises, invisibles.)
Si en été le lierre n’était pas un danger pour cet arbre, fragilisé certainement par l’âge et les attaques d’insecte, lors d’une tempête la prise au vent du lierre lui fut fatale.
Veillez à la solidité des attaches qui maintiennent les jeunes plantations à leurs tuteurs.
Enlever tout ce qui pourrait se transformer en projectiles sous la force du vent, tôle, planche, etc.
Vérifiez le bon arrimage des abris mobiles comme les serres, les tunnels, les cloches, etc.
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Les conseils d'amatxi :
Pensez à mettre un fagot de branches dans les bassins en bétons par temps de grand gel afin d’éviter qu’ils ne fendent.
Faites vos plantations d’arbres et arbustes tant que le sol n’est pas gelé.
Surveillez l'état sanitaire des bulbes et rhizomes mis à l'abri du gel.
Mettez des noyaux de pêche à stratifier.