22 juin 2023
Voilà une fleur sauvage qui n’arrive pas en catimini au jardin. Le Séneçon de Jacob (Jacobaea vulgaris) prend ainsi position dès le mois de novembre. Et sa rosette hivernale ne passe pas inaperçue ! Surtout sur une litière de feuilles mortes où ses longues feuilles profondément lobées forment un large napperon très découpé, d’un profond vert bleuté.
On devine alors la solidité et la belle envergure des tiges rameuses qui surgiront au printemps ! Promesse tenue. Et voilà, à l’approche de l’été, d’éclatantes inflorescences jaune vif. À la différence du Séneçon commun, dont les fleurons sont exclusivement tubulaires, chaque petit capitule se pare ici d’une solaire collerette. Avec une douzaine de « pétales » étroits et lumineux pour attirer le chaland et faciliter l’accueil des butineurs !
La belle sauvageonne a quelques défauts. Toxique, elle est aussi envahissante. Au jardin, mieux vaut donc éviter la dispersion des akènes par le vent. Et arracher les rosettes hivernales des sujets en surnombre. Cela dit, une fois implantée, vivace, peu sensible au gel, profondément enracinée, c’est une fidèle !
16 juin 2023
Des tarses avant nettement aplatis, laiteux, rehaussés d’une frange de soies blanches. Voilà qui évoque le mâle de la Mégachile poignets-laineux (Megachile lagopoda), familier des artichauts en fleurs chaque début d’été. Un proche cousin assurément. Mais Monsieur Mégachile des jardins (Megachile willughbiella) est d’un moindre gabarit (10-12 mm). Et, petite coquetterie, ses franges tarsales sont mâtinées d’orangé.
Abondante sur le thorax et la face, où elle varie du brun roux au gris fauve selon les individus, la fourrure se raréfie sur l’abdomen, limitée à de fines bandes grisâtres pour en rythmer les segments.
Sans fanfreluches aux tarses avant, la femelle se distingue surtout par sa brosse ventrale de collecte. Rouge orangé, celle-ci vire au noir sur la pointe et les côtés de l’abdomen. Coupeuse de feuilles, Madame récolte ainsi des « confettis » pour tapisser et aménager son nid creusé dans du bois mort. Souvent d’anciennes galeries d’insectes xylophages.
26 juin 2023
Comme son cousin, le Lepture fauve, c’est un grand amateur de pollen. Au jardin comme au bord des haies, en cette saison, on rencontre donc le Lepture tacheté (Rutpela maculata) sur les ombellifères, les fleurs de ronce, les achylies mais aussi les marguerites.
Plus grand que le fauve, il frise les 20 mm. Hors antennes naturellement. Celles-ci, noires, les articulations marquées de jaune, sont d’ailleurs plus longues que le corps. Ainsi affublé, haut sur pattes, la silhouette fuselée, il ne manque pas d’élégance. Outre une barre et deux grosses taches noires, il tient son qualificatif d’une ligne de points plus ou moins prononcés à l’avant de ses élytres jaune-ocre.
Si vous rencontrez un Lepture tacheté dans votre jardin, tant mieux. Sans doute y a-t-il dans les environs quelque arbre mort. C’est là, parmi bien d’autres organismes, que se développent ses larves, friandes de fibres en décomposition. Elles participent ainsi à leur manière au développement d’une biodiversité de proximité dont bénéficie votre potager !
30 juin 2023
Toutes les punaises rouges et noires du jardin se ressemblent ? C’est un peu vrai. Pour autant, à bien y regarder, et malgré sa relative petite taille (9-10 mm), quelques détails distinguent sans peine la Punaise de la Jusquiame (Corizus hyoscyami), luisante ici sous le soleil.
Ainsi, en forme de trapèze, le corselet rouge présente une large bordure noire à l’avant et, plus insolites, deux taches réniformes à l’arrière. D’aucuns y voient deux petits cœurs noirs à la pointe tronquée. D’autres les associent au grand triangle noir suivant pour imaginer la silhouette d’un… crabe. Les petits cœurs en deviennent alors les grandes pinces ouvertes !
C’est actuellement le temps des amours pour la Punaise de la Jusquiame. La nouvelle génération émergera en automne pour hiberner à l’état adulte, cachée au sol sous la litière de feuilles mortes. Larves ou adultes, les dommages au potager comme au verger sont négligeables. D’autant que le régime la piqueuse-suceuse est très éclectique.
1 juillet 2023
On ne le dira jamais assez. Rien de tel qu’un manche de bêche ou de fourche pour l’affût des libellules ! Un confortable poste d’observation sur lequel ce mâle de Libellule fauve (Libellula fulva) revient systématiquement se percher après chacun de ses « raids ».
Une mouche verte, capturée en vol, en fait ici les frais. Et c’est naturellement sur le manche de bêche que l’insatiable chasseur s’installe pour la déguster. La boulotter goulûment plutôt. Moins de cinq minutes ! Sans s’embarrasser des ailles et des pattes. Tout le reste y passe !
Face sombre, yeux gris bleu, thorax brun, abdomen poudré d’une pruine bleutée, notre morfal présente une tache sombre au niveau du quatrième segment. Là où la femelle pose ses pattes et estompe la pruine lors de l’accouplement.
Le casse-croûte terminé, pas de sieste digestive ! Les raids reprennent de plus belle. Avec deux atouts redoutables : la fulgurance et des pattes armées de peignes pour mieux capturer et immobiliser les proies en plein vol.
4 juillet 2023
Un petit papillon de nuit. Pour autant, la Noctuelle sulfurée (Acontia trabealis), alias l’Arlequinette jaune, volète et butine aussi volontiers le jour. Elle a pris ici ses quartiers sur la lumineuse touffe d’un artichaut en fleurs. Du nectar en veux-tu en voilà à portée de trompe !
Ailes antérieures repliées en bâtière, sa livrée léopardée ne manque pas de charme. Avec de larges bandes sinueuses et des taches noires sur fond légèrement soufré. Voilà une noctuelle que l’on peut admirer à loisir sans crainte aucune pour le potager.
Ses chenilles n’ont rien à voir en effet avec les trop fameux et voraces « vers gris » de certaines de ses cousines. Du moins n’apprécient-elles guère les légumes. Bien plus que les salades et autres jeunes plants pris au collet, elles préfèrent le liseron des haies et des prairies. Grand bien leur fasse !
7 juillet 2023
Haut sur pattes, silhouette fuselée, longues antennes annelées : voilà un Lepture assurément. Mais inconnu jusqu’alors au jardin. Un peu plus massif que ses cousins « fauve », « tacheté » et « porte-cœur ». En pause ici sur une feuille desséchée de Sauge argentée, il dépasse ici les 2 cm. Hors antennes bien entendu.
Sa principale caractéristique tient à des bandes élytrales comme poudrées d’or sur fond noir. Du moins la femelle qui a inspiré le nom de l’espèce. Le Lepture couleur d’or (Leptura aurulenta). Parfois même le Lepture abeille.
Le mâle s’en distingue par la taille (une quinzaine de mm), des antennes noires (rouge orangé chez la femelle) et des bandes élytrales rougeâtres.
Comme tous les leptures, c’est un tranquille amateur de pollen, parfaitement inoffensif, assez peu farouche, mais qui vole bien et loin s’il est importuné. La femelle pond actuellement dans les anfractuosités des vieilles souches de feuillus, notamment de peupliers. Où ses larves xylophages se régaleront de bois pourri.
9 juillet 2023
Malgré son éclatante couleur dominante, l’Agrion délicat (Ceriagrion tenellum) est plutôt discret. D’abord par sa petite taille (environ 3 cm) mais surtout par son comportement. On ne le voit guère patrouiller de-ci de-là, préférant rester à l’affût embusqué dans la végétation basse.
Son qualificatif « délicat », au sens de « fragile », tient à la finesse de son abdomen que le contre-jour, ici, rend davantage encore ténu. S’agit-il d’un mâle ou d’une femelle ? Comme toujours, rien n’est simple chez les Demoiselles !
Thorax bronze foncé, abdomen entièrement rouge, face, pattes et yeux rougeâtres : notre individu semble cocher toutes les cases du mâle. Ou presque. Car si la femelle est en effet ordinairement bien différente, avec une dominante noire plus ou moins marquée de rouge, il existe aussi une forme entièrement rouge !
Alors ? Reste un petit détail différentiant : les ptérostigmas - cellules colorées vers la pointe des ailes - sont toujours rouges chez le mâle et beige-orangé chez la femelle adulte. Madame donc !
10 juin 2023
De taille moyenne (5 centimètres de longueur), vol vif et imprévisibles changements de cap, la discrète est impossible à suivre du regard lorsqu’elle patrouille. Pour chercher l’âme sœur comme pour chasser. Et elle passe quasi inaperçue lors de ses rares pauses. Accrochée à une graminée ou une branche. À la verticale.
Assez semblables, les deux sexes présentent ce même amincissement central de l’abdomen qui qualifie l’espèce. Les ailes de la femelle sont toutefois plus ambrées et le mâle arbore, bien visible ici, une petite crête blanchâtre à la naissance des cercoïdes.
12 juillet 2023
Jaune et noir, yeux bleutés, taille moyenne : la description rapide vaut pour la plupart des libellules du genre Gomphe. À l’affût sur une ombelle montée à graines, il s’agit ici d’un mâle dont les cercoïdes fourchus sont bien visibles à la pointe épaissie de l’abdomen.
Sans doute le Gomphe de Graslin (Gomphus graslinii) si l’on en croit les lignes jaunes sur les pattes noires. Mais aussi le fameux « verre à pied » jaune sur l’avant-dernier segment de l’abdomen (en vue dorsale). Enfin et surtout, le jeu des dessins latéraux à l’avant du thorax. On remarque ainsi deux lignes noires assez épaisses prenant en sandwich une ligne jaune plus fine : un des principaux signes de reconnaissance dudit gomphe.
À moins de cent mètres de la Sèvre niortaise, il chasse autant qu’il prend le soleil, dans une peupleraie plantée voilà deux à trois ans, encore très lumineuse. La végétation basse est là très dense et variée. Les proies aussi !
14 juillet 2023
Voilà un charançon qui ne causera aucun ravage au jardin. Et pour cause. Son truc à lui, c’est le chardon ! Il s’y nourrit, s’y accouple, y installe sa progéniture : pas étonnant donc de trouver actuellement le Charançon travailleur (Larinus turbinatus) sur les cirses communs en fleurs.
De taille moyenne (moins de 1 cm), il se distingue notamment par ses taches hésitant entre vert et jaune, plus ou moins diffuses, tant sur les élytres que le pronotum et même parfois la tête. Davantage marquées chez le mâle, ces squamules jaunâtres ont tendance à s’estomper avec l’âge. Le rostre conique, assez épais, porte des antennes à la pointe grisâtre, nettement en forme de massue.
Sur un capitule en bouton ou en fleurs, l’accouplement est loin d’être furtif chez le Charançon travailleur ! Toujours à califourchon, Monsieur accompagne ainsi Madame lorsqu’elle perce le capitule de son rostre avant de se retourner pour y déposer quelques œufs fécondés. La copulation peut alors reprendre pour une nouvelle ponte un peu plus loin. Car mieux vaut ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ! Après éclosion, les larves vont en effet s’entredévorer. Les graines de cirse seront pour la survivante !
15 juillet 2023
Le qualificatif « aveuglant » n’a rien à voir avec l’intensité de son regard ! Plutôt à la tendance de la femelle qui, pour récolter les gouttes de sang nécessaires à la maturation de ses œufs, va piquer le bétail des prairies au plus près des yeux… Comme la plupart des autres taons, mais plus rarement, elle peut aussi s’attaquer à l’homme, généralement au niveau de la nuque.
Yeux rapprochés, taches jaunes à l’avant de l’abdomen : rien à craindre en l’occurrence. Voilà un mâle dont le rostre préfère le nectar des fleurs à l’hémoglobine. Comme la femelle du reste hors période de ponte.
17 juillet 2023
À première vue, on pourrait penser à deux punaises d’espèces différentes. Mais, à bien y regarder, malgré des couleurs dissonantes, leur décor est en tout point semblable. Et, surtout, elles sont là accouplées : l’apparence de la Punaise ornée (Eurydema ornata) peut varier, pas les phéromones !
Le plus souvent, sans surprise, sa livrée est rouge et noire. Parfois orange et noire. Plus rarement, comme ici, le décor noir se détache sur un fond multicolore où le blanc se mêle au rouge, au jaune-orangé et même au bleu !
De taille moyenne (7-8 mm), on l’appelle parfois la Punaise rouge du chou. Plusieurs de ses cousines aussi qui lui ressemblent plus ou moins. Et, comme la plupart des punaises, c’est une piqueuse-suceuse. Larve ou adulte, elle se nourrit de sève et, en cas de colonie envahissante, peut mettre à mal une planche de jeunes choux. Comme souvent, il n’y a guère d’autre remède que la surveillance et la collecte !
20 juillet 2023
Deux taches jaunes disjointes à l’avant de l’abdomen puis une petite attache orangée pour relier les suivantes. Au premier abord, on songe au Syrphe des groseilliers (Syrphus ribesii), mais plusieurs détails penchent plutôt vers le Syrphe à rayures blanches (Dasysyrphus altostratus). Le bien nommé !
Les taches jaunes dont on vient de parler ne sont pas alignées, mais assez nettement rabattues vers l’arrière. Le scutellum (la demi-lune à l’arrière du thorax) n’est pas jaune clair, plutôt verdâtre taché de brun. Le stérostigma (cellule triangulaire en bordure des ailes) est bien noir et non ambré. Enfin, et c’est ce qui lui vaut son nom, le thorax bronze foncé présente deux rayures blanchâtres nettement marquées.
Pour le reste, comme la plupart de ses cousins, voilà un syrphe amateur de nectar et de pollen. Ici sur un capitule de Picride fausse-vipérine. Avec des larves chasseuses de pucerons bien entendu !
22 juillet 2023
Autant le dire d’emblée : malgré son allure de gros hyménoptère, la Volucelle zonée Volucella zonaria) ne pique pas ! Dépourvue d’aiguillon, c’est une mouche XXL plutôt tranquille. Parfaitement inoffensive.
Abdomen jaune orangé rayé de noir, thorax et yeux rouille, ailes fumées aux pointes zébrées de noir, face jaune vif : la solide butineuse semble ne craindre personne. Qui oserait s’y attaquer ? Les prédateurs préfèrent ainsi jouer la prudence. Quoi qu’il en soit, la Volucelle zonée n’a pas froid aux yeux ! Il faut en effet quelque témérité à la femelle pour aller installer sa progéniture dans le nid des guêpes et même des frelons européens.
Pas de quoi toutefois mettre en péril les colonies ainsi parasitées. Car si les larves sont prédatrices à l’occasion, elles semblent surtout être détritivores. Bref, elles font le ménage et se développent en éliminant les déchets du nid. Plus éboueuses qu’intrépides tueuses de frelons ! Dommage, on aurait tellement aimé y croire.
26 aout 2023
Le contraste est alors saisissant entre l’ardente plage centrale et sa large marge brune. Surtout chez la femelle. Puisqu’une épaisse « virgule » transversale brune en atténue l'intensité chez le mâle.
On y retrouve enfin l’ocelle noir et ses deux pupilles blanches aux antérieures, avec, en discret écho, un très petit ocelle noir simplement pupillé, plus ou moins visible aux postérieures.
Si l’Amaryllis vient au jardin, c’est uniquement pour butiner. Des rudbeckias aux cosmos, de la menthe aquatique au séneçon de Jacob. Le vol tranquille, il y pratique aussi volontiers le farniente ensoleillé. Mais il préfère les prés alentour pour établir sa progéniture. Ses chenilles se développent ainsi sur pâturin, fétuque et chiendent. Parfait !
28 juillet 2023
Inféodées aux zones humides, l’une et l’autre sont inséparables. Ainsi, la petite Mellite de la Lysimaque (Macropolis europaea) creuse et aménage son nid sur les berges de la Sèvre niortaise. À proximité immédiate des panicules jaune vif qu’elle est d’ailleurs seule à fréquenter…
Il est vrai que la Lysimaque commune (Lysimaquia vulgaris) ne produit pas de nectar. Mais une huile très spécifique dont la Mellite ne saurait se passer. À la fois pour nourrir ses larves et pour enduire les cellules de son nid d’un revêtement hydrofuge.
Cette petite abeille sauvage mesure moins d’un centimètre. D’un joli noir luisant, très peu velue, elle présente un abdomen finement rayé de blanc. On la distingue aisément, même en vol, à ses pattes arrière dont tibias et tarses accumulent un épais manchon de pollen en mélange avec ladite huile.
Évidemment, son propre besoin d’énergie appelle un peu de nectar de temps en temps. Entre épilobe et salicaire, eupatoire et pulicaire tout proches, elle n’a alors que l’embarras du choix.
29 juillet 2023
C’est, avec le Flambé, l’un des papillons les plus spectaculaires du jardin. Comme lui, le Machaon, alias le Grand porte-queue (Papilio machaon) se repère de loin à ses grands vols colorés, amples, souvent planés.
Lorsqu’il fait halte sur un parterre fleuri, ici sur les inflorescences de la Verveine de Buenos Aires, il ouvre largement sa voilure à dominante jaune et noire. Sur les antérieures, triangulaires, le noir est poudré ou marqueté de jaune clair. Outre leur fine queue soulignée d’un trait noir, les postérieures, du même jaune clair, rehaussent l’ensemble avec une large bande sombre ponctuée d’ocelles bleus et rouge-orangé.
La progéniture du Machaon apprécie notamment les carottes sauvages. Sans rechigner sur les carottes cultivées à vrai dire. Ni sur l’aneth, le persil, le fenouil et le panais… Pas de panique pour autant. La ponte est toujours très clairsemée. Et les chenilles jamais grégaires. Très voyantes (noir et orange sur fond vert), il suffit de les ramasser pour les conduire dans une prairie voisine. Ou de laisser faire s‘il s’agit d’un ou deux individus isolés. Le spectacle du Machaon vaut bien un petit grignotage !
1 aout 2023
Les premières butinent assidûment les ultimes trompettes orangées. Les secondes patrouillent avec frénésie, en quête de proies propres à garnir le garde-manger de leur progéniture. Ainsi l’élégante Pélopée maçonne (Sceliphron caementarium), bien reconnaissable entre toutes.
Son abdomen notamment est caractéristique : un long et fin pétiole pour un bulbe harmonieusement fuselé. La dominante est noire, scandée de discrètes taches jaunes : naissance des antennes, attache des ailes fumées, avant et arrière du thorax, pointe avant du bulbe. Sans oublier les pattes !
La Pélopée chasse des araignées, petites et grosses, qu’elle enfourne - vivantes mais anesthésiées - dans les cellules de son nid. Celui-ci est façonné avec de la boue dans un endroit abrité. Les larves s’en repaîtront et passeront l’hiver au nid sous forme de pupes. Pour une émergence en fin de printemps.
3 aout 2023
En début d’été, un autre compère anime le tapis toujours vert : le Trèfle fraisier (T. fragiferum) dont le feuillage et les inflorescences rosées peuvent évoquer le Trèfle blanc. Mais le doute n’est plus permis au fur et à mesure de la fécondation des fleurons. Se forme alors progressivement, en partant du bas, une petite boule duveteuse, blanchâtre, nuancée de rose pâle. La fameuse « fraise » à laquelle l’espèce doit son nom !
Mais il ne s’agit pas d’un fruit. Hérissée des reliquats brunâtres des ex petites corolles flétries, voilà plutôt une sorte d’enveloppe collective, vésiculeuse, pour protéger les mini gousses du trèfle. Le temps de la maturation de leurs graines minuscules. En attendant, les allées du jardin régalent les butineurs !
5 aout 2023
Seulement trois bandes jaunes sur une dominante noire : une à l’arrière du pétiole, les deux autres - dont une très fine - sur la partie la plus évasée de l’abdomen. Ailes fumées, tête et thorax granuleux, discrète pilosité grise : le Discoelius zonalis semble imperturbable.
Même le Thomise Napoléon, ici sur un capitule de Cirse des champs, ne parvient pas à l’impressionner. Encore moins à le terrasser. À plusieurs reprises pourtant, l’araignée-crabe revient à la charge. Y compris en menant l’attaque sur le côté pour essayer d’atteindre l’arrière de la tête. Mais quel bon génie protège-t-il donc le solide butineur ? De guerre lasse, Napoléon finit pas s’y résoudre et quitter piteusement le champ de bataille.
7 aout 2023
Une silhouette sans surprise. Trapue, ovoïde, avec une petite tête incrustée dans un thorax rond. Gros yeux et long « nez » crochu : comme un masque carnavalesque affublé de solides antennes coudées. Bref, c’est bien un charançon. Assez semblable à la plupart de ses cousins et pourtant reconnaissable au premier coup d’œil.
Le Charançon de la Salicaire (Hylobius transversovittatus) n’a en effet pas son pareil ! Par la couleur tout d’abord. Entre brun cramoisi et rouge vénitien. L’ensemble est ensuite très fortement ponctué, des élytres au rostre en passant par le thorax. À noter enfin des fémurs enflés et deux lignes de petites taches jaune clair sur les élytres.
C’est peu dire que ce charançon-ci est inféodé aux zones humides. En fait, comme son nom le suggère, il est surtout inséparable de sa plante hôte. Les adultes en grignotent les feuilles. Plus insidieuses, les larves se développent dans les racines ligneuses de la souche. Ainsi, le petit coléoptère participe discrètement à la régulation de la Salicaire réputée invasive.
9 aout 2023
Un noir bien franc rayé de jaune vif. De la face à la pointe de l’abdomen. On songe à un membre de la famille des Chrysotoxes, champions dans l’imitation de la guêpe. Mais le Syrphe des fourmilières (Xanthogramma pedissequum) s’en distingue notamment par des pattes entièrement jaunes. Sauf les postérieures, brunâtres à partir de l’extrémité des tibias.
Par ailleurs, les bandes abdominales jaunes sont étroites et disjointes, hormis les antérieures qui, épaissies à la base, sont plutôt triangulaires. À noter enfin des ailes fumées, tachées de noir, avec des reflets métalliques.
Comme la plupart de ses cousins, voilà un auxiliaire très utile au jardin. Il installe en effet ses larves là où elles sont assurées de trouver leur mets favori. Des pucerons ! Pas n’importe lesquels en l’occurrence. La ponte a ainsi lieu sur une fourmilière - celle de la Fourmi jaune par exemple - spécialisée dans l’élevage souterrain de pucerons piqueurs-suceurs de racines.
12 aout 2022
Il n’est pas là pour manger. Comme la plupart des criquets, il fait en effet son ordinaire de graminées et de plantes herbacées. Il suffit de s’éloigner un peu pour comprendre : ses fémurs se redressent et se mettent à vibrer, frottant contre le bord des ailes à la manière d’un archet. Sur les aromatiques du jardin, il prend simplement un peu de hauteur pour « chanter » et être mieux entendu par les belles alentour !
14 aout 2023
Dans un quadrillage noir assez serré, le dessus des ailes alterne ainsi les lignes de « cases » orangées, jaunes ou fauves. Les formes en sont diverses, du rectangle au carré, en passant par pastilles et surtout lunules à la marge.
Le revers des postérieures est très différent avec une alternance de bandes ondoyantes fauve clair et orangées, soulignées de noir, dont une ligne courbe caractéristique de grosses lunules jaunes pointées de rouge orangé.
Est-ce le retour du soleil ou le parfum de la menthe aquatique ? Ces deux-là se font la cour. On remarquera au passage que, chez les papillons, en témoignent les trompes plongées dans les petites corolles, la parade nuptiale n’exclut pas le butinage !
17 aout 2023
La vieille garde lâche prise progressivement depuis le début d’été. Après avoir traversé quatre saisons. Sacré exploit. Le Citron (Goneptryx rhamni) est en effet un des rares papillons à vivre une année complète en une seule génération. Mais tout a une fin. Le Citron nouveau vient donc d’arriver !
Fin juillet, début aout. Au bord des fossés du marais, la Salicaine et la Menthe aquatique lui font bon accueil. Il s’y repait longuement de nectar, les ailes toujours refermées. L’exception confirmant la règle, elles sont ici légèrement entrouvertes, laissant (un peu) entrevoir leur avers jaune vif pointé d’orange.
Le revers est moins voyant. Jaune vert, fortement nervuré, avec une découpe évoquant une feuille, il pousse le mimétisme jusqu’à présenter des taches roussâtres, à la manière de quelque maladie foliaire.
Camouflage aidant, le Citron a intérêt à se ménager, avec la faculté de se mettre « en pause » en cas de trop forte canicule puis, bien sûr, pendant l’hiver. Car il ne s’accouplera qu’au printemps prochain pour passer le relai au milieu de l’été prochain.
19 aout 2023
Et dire qu’à la nuit tombée, champion de vol stationnaire, voilà un butineur aussi vif et rapide que son cousin le Moro sphinx ! Mais en « mode jour », le Sphinx du liseron (Agrius convolvuli) devient tout pataud. Pour ne pas dire inerte. Sa meilleure défense contre les prédateurs : rester immobile, ailes repliées, fondu dans la broussaille, avec des allures d’écorce ou de feuille morte.
Pour l’heure, au petit matin, il n’a pas encore trouvé son gîte pour la journée. A-t-il l’intention de s’enfoncer dans la touffe de rudbeckias ? Importuné par le jardinier-photographe, il filera plutôt au creux de la haie toute proche.
Les fleurs donnent ici l’échelle : sacrée bête ! Avec 10-12 cm d’envergure, il surprend son monde lorsqu’il ouvre les ailes. Il dévoile alors des postérieures rayées de lignes sinueuses noires, et surtout un abdomen fuselé au décor étonnant. Sur fond gris chiné, il alterne ainsi les bandes noires, blanches et vieux rose. Avec deux gros « yeux » rouges cerclés de noir à l’arrière du thorax.
22 aout 2023
Au flanc d’une citrouille en attendant le retour de la nuit. Comme nombre de papillons de nuit, la Passagère (Dysgonia algira) dispose ses ailes antérieures en triangle lorsqu’elle est au repos. Avec une double dominante brun foncé et gris chiné, elle présente un décor très caractéristique.
Un quart-de-rond brun à l’avant, avec de longues antennes claires rejetées en arrière selon le même angle. Puis une bande grise - parfois vieux rose - aux allures de parenthèse ( } ) suivie d’un ensemble de taches informes souvent ainsi résumées : « Deux petites pointes sombres à l’apex des ailes »). À bien y regarder, on peut plutôt y voir, en trompe-l’œil, la simulation de l’enroulement d’une feuille dentelée.
Quoi qu’il en soit, voilà un papillon cousin des noctuelles dont le jardin n’a rien à craindre. Ses chenilles se développent notamment sur les ronces des haies et les rumex des prairies. Et l’adulte vient enrichir la grande variété des pollinisateurs nocturnes du jardin !
25 aout 2023
D’un apex à l’autre, deux lignes traversent les ailes anguleuses frangées de rose : comme un trait de pastel rouge orangé au centre et un sinueux filet gris à l’arrière. Une troisième leur fait discrètement écho, vaguement orangée, à peine perceptible, à hauteur du thorax. Le tout sur fond ocre clair et pointillé. Un décor somme toute très sobre.
La Timandre aimée ne vient pas au potager pour pondre. Elle y butine la nuit et volète un peu le jour lorsqu’elle est dérangée. Ses chenilles sont plutôt les hôtes de plantes des prairies, renouée, arroche et oseille sauvage. On peut donc l’admirer sans arrière-pensée.
28 aout 2023
Et revoilà la canicule ! Malgré les quelques pluies estivales, le syndrome du paillasson menace à nouveau le jardin ! Heureusement, même quand le sol commence à craqueler, pour la verdure et le nectar, on peut toujours compter sur le Trèfle des prés (Trifolium pratense), alias le Trèfle violet.
Il rampe dans les allées du jardin avec quelques cousins. Le Trèfle blanc (Trifolium repens) et le Trèfle fraisier (Trifolium fragiferum). Sans oublier la Luzerne lupuline (Medicago pupulina). Oh certes, comme ses comparses, il devient vite envahissant si l’on n’y prend garde. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Voilà en effet une abondante source de nectar dont raffolent bourdons, abeilles sauvages et papillons. Du printemps jusqu’au bout de l’été. Avec une floraison constamment renouvelée. Pourvu que la tondeuse ne soit pas trop gourmande !
Et quel plaisir de garder des allées bien vertes (et fleuries) malgré sècheresse et piétinements. Cela dit, même si le trèfle développe de très longues racines capables d’aller chercher l’eau en profondeur, il peut pleuvoir. Et plutôt deux fois qu’une !
29 aout 2023
Elle piaffait depuis quelques semaines, sous un ciel trop bas, gardant le plus souvent fermés ses lumineux capitules bleus. La voilà enfin libérée. Un feu d’artifice. Aux pointes comme aux aisselles de sa généreuse ramure dégingandée.
Le matin seulement. Du soleil d’accord, mais mieux vaut baisser pavillon l’après-midi sous la canicule ! Rendez-vous demain à la fraiche. Ravis de l’invitation, syrphes et abeilles seront là dès la réouverture. Les stigmates bifides ne tarderont alors pas à se barbouiller de pollen blanc. Une floraison d’autant plus éphémère. Mais de nouveaux boutons fleuris remplacent chaque jour les capitules fanés.
1 septembre 2023
Évidemment, la Petite Violette (Boloria dia) ne doit pas son nom vernaculaire à sa livrée ! Plutôt aux plantes hôtes de ses chenilles, toutes du genre Viola : de la Violette odorante à la Violette des bois. Pas étonnant donc de la retrouver au jardin dont la partie boisée s’illumine de bleu tendre chaque printemps.
Voilà une cousine du Petit nacré (Issoria lathonia) avec quelques « incrustations » de plaques blanches au revers des ailes postérieures dont une, centrale, en forme de flèche. La tonalité du fond varie d’un individu l’autre, avec une large bande vieux rose, voire violacée (ah, tout de même !) tachée de rouge sombre.
Dans une dominante orangée, le dessus des ailes fait écho au revers des antérieures. Il présente ainsi à l’avant un treillage de marques noires assez épaisses, disposées en lignes zigzagantes. À l’arrière, une ligne de points noirs fortement appuyés voisine les solides chevrons noirs de la marge.
La seconde génération de la Petite Violette s’apprête à pondre. Ses chenilles hiverneront à l’abri de leurs délicates souches favorites. Pour une émergence programmée en avril-mai. Lorsque les violettes refleuriront.
4 aout 2023
Dans la grande famille des Pyrales, voici la frêle Phycide incarnat (Oncocera semirubella), un petit papillon de nuit facile à identifier. Et pour cause ! Il est le seul en effet à présenter cette double coloration des ailes antérieures : bord interne jaune et large bande rose s’amenuisant vers l’avant. Ce rose caractéristique se diffuse sur les bords du thorax, atteignant jusqu’aux palpes labiaux. Les yeux verts globuleux ressortent d’autant mieux !
Enfin, les ailes entrouvertes laissent parfois entrevoir des postérieures davantage ternes, brunâtres plus ou moins délavées, margées de blanc.
Familière des prairies alentour, la silhouette fuselée de la Phycide incarnat se retrouve volontiers au jardin. Il est vrai que le trèfle compte parmi les plantes hôtes préférées de ses chenilles. Violet, blanc, petit jaune, elle n’a que l’embarras du choix dans les allées du potager. Sans compter la luzerne lupuline.
6 aout 2023
Son nom pourrait convenir à la plupart de ses cousines. Et pourtant, la Menthe odorante (Mentha suavolens) est une espèce bien différentiée. On l’appelle parfois Menthe suave, Menthe douce, voire Menthe pomme. Autant d’évocations du parfum si particulier de ses feuilles rondes et gaufrées.
Comme la Menthe aquatique, elle apprécie les bords de fossés et les prairies humides du marais. Après la fauche de début d’été, elle s’épanouit ainsi actuellement dans un champ proche du jardin. Passée la canicule, abeilles sauvages et papillons s’attardent longuement sur les délicats épis de ses minuscules fleurs blanches.
On la retrouve également dans les allées du jardin, ici et là, parmi trèfles, pâquerettes, boutons d’or, pissenlits, potentilles et brunelles… Mais il est vrai qu’on ne peut pas lui laisser partout libre cours. Quel parfum alors au passage de la tondeuse !
7 septembre 2023
On a envie de lui demander de se calmer ! Tout en butinant, la trompe plongée dans les fleurons de la Menthe aquatique, les pattes pourtant bien campées, la Noctuelle gamma (Autographa gamma) n’en finit pas de vibrer. Avec frénésie. Drôle de caractéristique de l’espèce !
Mais, bien sûr, le principal signe distinctif, qui lui a donné son nom, est cette marque blanche au centre des ailes antérieures. Sur fond chiné brun et gris avec des nuances rousses.
Pour le commun des mortels, elle évoque un Y un peu biscornu. Mais les pionniers de l’entomologie, hellénistes distingués, y voyaient plutôt la lettre grecque Gamma. Voire Lambda. Tout dépend dans quel sens on la regarde.
Quoi qu’il en soit, voilà une nouvelle fois un papillon de nuit qui butine aussi volontiers le jour. Sa chenille apprécie pissenlit, luzerne, et ortie. Mais aussi hélas chou, tomate et salade. D’un beau vert tendre, elle est facile à repérer. Et à collecter.
9 septembre 2022
Ce minuscule et subtil décor surprend d’autant plus qu’il intervient sur un fond presque neutre. Ocre cendré, marbré de lignes ondoyantes plus claires. De quoi intriguer, voire inquiéter d’éventuels prédateurs ?
En bon Azuré, la couleur s’invite davantage à l’avers des ailes. Surtout chez le mâle avec un bleu violacé soutenu margé de brun. Plus sobre, la femelle arbore un uniforme brun à peine nuancé de bleu. Pour l’un comme pour l’autre, les « yeux » se réduisent alors à deux taches noires au niveau des petites queues. Encore faut-il qu’ils consentent à ouvrir les ailes !
10 septembre 2023
Un jaune-ocre bien franc aux postérieures et des trainées rose-violacé plus ou moins larges et diffuses aux antérieures. La description sommaire vaut pour plusieurs petits papillons de nuit. Les Ensanglantées. Dont l’Ensanglantée des renouées ici (Lythria purpuraria) trahie par un petit détail : les bandes transversales roses n’atteignent pas le bord interne des ailes. Or, chez ses plus proches cousines, l’Ensanglantée de l’oseille et l’Ensanglantée de la Garance, ces deux voire trois bandes roses traversent les antérieures de part en part.
Encore un papillon dit nocturne assez familier sous le soleil ! L’Ensanglantée volète ainsi le jour dans la végétation basse des prairies et les allées du jardin. Dérangée, elle ne va jamais très loin, facilement repérable malgré sa petite taille (25 mm d’envergure) au regard de ses couleurs contrastantes dans le vert ambiant. On est loin du mimétisme ! Et si cette livrée sanguinolente la rendait rebutante aux yeux des prédateurs ?
15 septembre 2023
Son nom vernaculaire fait immanquablement penser aux nuées ravageuses d’Afrique. Mais rien à voir avec la Huitième plaie d’Égypte ! Le placide Criquet égyptien (Anacridium oegyptium) n’est pas sujet au funeste comportement grégaire de son cousin le Criquet pèlerin par exemple. Heureusement. Au vu de sa taille respectable (65 mm d’envergure pour la femelle), mieux vaut en effet qu’il reste paisible grignoteur solitaire !
Méditerranéen, il n’est pas (encore) remonté jusque dans le Marais poitevin. Rencontre ici au Pays basque, à l’occasion d’une escapade chez le Père Narcisse.
Si la livrée grisâtre est plutôt passepartout, trois détails retiennent l’attention. D’abord les yeux bien sûr : les stries verticales brun-rouge leur donnent un étrange regard. Ensuite, trois sillons transversaux marquent profondément le dessus du thorax. Enfin, sur les puissantes pattes postérieures, la face interne des fémurs se pare de rouge orangé. Et le bleu des tibias met d’autant en exergue leurs solides épines blanches.
En cette fin d’été, les jeunes Criquets égyptiens, déjà de belle taille, présentent leurs yeux striés caractéristiques sur une dominante encore vert clair. Adultes dans quelques semaines, ce sont eux qui passeront l’hiver sous un couvert de feuilles mortes.
18 septembre 2023
Dans l’effervescence des premiers capitules d’Aster, parmi abeilles et papillons, voici une grosse guêpe qui n’est pas sans rappeler l’Isodonte mexicaine. À plus d’un titre ! Comme son qualificatif le suggère, le Sphex gryllivore (Sphex funerarius) chasse en effet grillons et sauterelles. Non pour sa consommation personnelle. Il préfère le nectar et le pollen des fleurs. Mais pour ses larves.
C’est la femelle qui s’en charge. Elle creuse des terriers où elle aménage des loges. Et y traine ses proies anesthésiées avant de pondre un œuf sur chacune d’elles.
Cela dit, si le comportement et l’allure générale sont les mêmes, le Sphex gryllivore est nettement plus gros que l’Isodonte mexicaine. Il s’en distingue en outre par un rouge orangé soutenu à l’avant de l’abdomen, une forte pilosité blanche sur les côtés du thorax, argentée sur la face.
Une précision. Sa taille et son vol bruyant peuvent faire craindre le pire. Mais c’est un imperturbable butineur. Inoffensif. Sauf pour les grillons.
20 septembre 2023
Accros aux premiers asters en cette toute fin d’été, l’Éristale des arbustes (Eristalis arbustorum) est fidèle aux standards du genre. Ainsi, avec une même silhouette trapue, excellents pollinisateurs, femelle et mâle se distinguent notamment par leurs gros yeux sombres, disjoints chez Madame, jointifs chez Monsieur.
Celui-ci présente en outre de larges taches jaunes dessinant par contraste une sorte de sablier noir à l’avant de l’abdomen. Or, ces taches sont plus discrètes voire à peine visibles chez la femelle. Voilà qui rappelle notamment l’Éristale horticole, si ce n’est l’absence ici de zigzag noir sur les ailes hyalines. Tandis que des filets blanchâtres - et non jaunes - rythment les segments de l’abdomen.
Malgré son petit gabarit (moins de 1 cm), voilà - comme la plupart les Éristales - une mouche qui, en plusieurs générations, accompagne le jardinier quasi toute l’année. De la fin de l’hiver jusqu’au bout de l’automne. Pourvu qu’il y ait un peu de soleil. Et du nectar à se mettre sous la langue.
23 septembre 2023
Les cousines du genre Gymnosome (Gymnosoma sp.) se ressemblent tant que, par facilité, elles partagent le même sobriquet générique de « Mouche coccinelle ». Même petite taille (6-8 mm), même abdomen orangé et rebondi, même tache jaune à la naissance des ailes… Et si le distinguo le plus évident concernait la forme des marques noires abdominales ?
Des marques tantôt rondes, triangulaires, losangées, jointives ou espacées, massives ou effilées. Toujours dans un alignement longitudinal. Parfois comme ici avec un petit écho latéral à l’arrière. Las ! Ce serait trop simple ! Une même espèce peut en effet présenter des formes différentes. Surtout chez les mâles. Bref, la détermination précise, entre G. nudifrons, G. rotundatum, G. nitens ou G. clavatum notamment, est affaire de spécialistes.
Pour le jardinier, il suffit de se rappeler combien la « Mouche coccinelle », quelle qu'elle soit, est un précieux auxiliaire. Elle participe ainsi à la régulation des populations de punaises vertes. Un œuf sur le dos de chaque cible : dès l’éclosion, la larve perce la cuticule et commence son développement aux dépens de son hôte involontaire. À la fois garde-manger et abri pour passer l’hiver.
Vivaces, annuelles, bisannuelles, vous aimez les fleurs, ces pages peuvent vous intéresser.
Les conseils d'amatxi :
Pas facile de désherber les plates-bandes d'iris. La solution : Arrachez et divisez les touffes d’iris, conservez les plus beaux éclats et replantez-les dans une terre bien drainée même pauvre et ensoleillée.
Récoltez les graines de fleurs annuelles qui vous ont plu et après séchage complet dans un endroit sec et ventilé à l'ombre, stockez-les en sachet papier kraft.
Attention aux premières gelées ! rentrez les plantes fragiles (agrumes, plantes vertes sortiés l'été, etc.)
Surveillez l'état sanitaire de vos plantes, car ces conditions climatiques sont propices à l'apparition de maladies comme le mildiou, l'oïdium, la rouille, etc. Faites des traitements avec une décoction de prêle et avec un duo bouillie bordelaise + soufre.
L’Azuré porte-queue est un bel opportuniste. Voyez-vous comment il met à profit l’incision pratiquée par un bourdon terrestre pour accéder plus facilement au nectar de la sauge de Graham ?