La « phénoculture » ? Un machin, un truc, une nouvelle philosophie ? Non ! Rien de tout cela. Une méthode de culture pour néoruraux.
À suivre les nombreuses documentations plus « savantes » les unes que les autres, le foin serait la ressource idéale pour jardiner sans rien faire. Étalez le foin sur la terre, plantez et attendez, attendez pour voir vos plantations restées à l’état de plants !
Non ! Le jardin n’est pas affaire de flemmard.
Il demande passion et travail. Le jardin devient nourricier pour bien des familles. Faire croire aux nouveaux jardiniers qu’ils vont avoir des récoltes somptueuses en étalant du foin (pratique essentielle de la phénoculture) sur une terre non travaillée est une galéjade. Leur faire croire que le jardinage biologique peut se résumer à cela est une escroquerie intellectuelle qui poussera inéluctablement ces nouveaux jardiniers vers des méthodes de culture conventionnelle devant l’échec de la méthode.
Par rapport à la paille, « la faim d’azote » sera moins importante si le foin est jeune et de bonne qualité. (Je vois mal un agriculteur vendre du foin de bonne qualité pour le voir étendu en paillage ! Il cédera plutôt du vieux foin qui là aura perdu toutes ses qualités.)
Sous la couverture de foin se développe toute une microfaune, des vers, etc. (comme sous tous les paillages !)
Il freine la pousse des adventices. (Comme sous tous les paillages, mais lui seulement au début !)
Il retient l’humidité. (Comme sous tous les paillages !)
L’hiver il sert d’isolant pour certaines cultures fragiles. (Comme sous tous les paillages ! Mais bien moins que la paille par exemple, car il se tasse rapidement sous l’effet de la pluie)
Il provoque des pourritures au collet des légumes à feuilles étalées comme les laitues et autres salades lorsqu’il est en place en avril ou le mois de mai. En effet Au printemps, le sol sous ce paillis va mettre plus de temps à se réchauffer qu’un sol nu. Or, un sol rapidement réchauffé est plus favorable à la germination des cultures primeurs ou à la reprise des plants.
Maintenir en permanence un couvert fait de foin permet au petit rongeur comme le rat-taupier de proliférer et de maintenir éloignés de leurs prédateurs naturels les limaces et escargots.
Le foin provient généralement de fermes qui pratiquent la culture biologique de prairies souvent permanentes où il se développe une large palette de plantes. La récolte du foin se fait juste au début de l’épiaison des graminées gage d’une excellente qualité du foin. La composition d’une prairie permanente ne se résume pas à ces graminées, mais aussi à de nombreuses autres espèces de plantes vivaces, bisannuelles, chargées de graines. Naturellement, elles vont germer et devenir souvent des adventices incontrôlables.
Le bilan carbone, écologique de cette fabuleuse méthode :
Pour produire ce foin qui provient rarement d’une prairie permanente où il n’est apporté aucun intrant, on utilise de lourds engins qui ne fonctionnent pas à l’eau, qu’il faudra ensuite transporter.
Comment peut-on, lorsque l’on se dit partisan de l’écologisme, se servir d’une ressource indispensable à bien des éleveurs, quand on a vu encore cet été (2020) ces éleveurs obligés de se séparer leur cheptel par manque de fourrage dû à la sécheresse ?
C’est une hérésie quand sait la biomasse produite par un jardin !
Viennent se rajouter à cela les déchets ménagers compostables.
En résumé :
Faites fi de toutes ces méthodes plus ou moins farfelues qui ne font parfois qu’extraire une partie des méthodes de la permaculture ou de la simple culture biologique pour les montrer comme trouvailles qui vont révolutionner le monde du jardinage.
Bien sûr, le jardinier doit avoir l’esprit ouvert, mais avant de généraliser une nouvelle méthode, fruit de lectures ou de navigations sur la toile, il doit l’expérimenter et l’adapter à son jardin.
Cette époque est incertaine et le jardin, pour bien des familles, est source de légumes qu’elles ne pourraient acheter. Sur une petite surface grâce à la culture biologique et intensive l’amateur pourra être autonome en légumes et fruits.
Narcisse
Tout savoir sur les façons culturales au jardin bio, choisir les bons outils. Ces pages peuvent vous intéresser au jardin biologique.
Les conseils d'amatxi :
Semer au chaud les fleurs annuelles et en plein air les fleurs annuelles peu frileuses
Faites vos dernières plantations d’arbres et arbustes.
Surveillez l'état sanitaire des bulbes et rhizomes mis à l'abri du gel avant leur plantation (Glaïeul, canna, dahlia, etc.)
Mettez des noyaux de pêche à stratifier.
Au pieds de rosiers apportez une généreuse couche de compost.