Sphaigne (Sphagnum) : L’utiliser, ou par quoi la remplacer.

Mousse bien utile au jardinier, la sphaigne malheureusement a été surexploitée dans des milieux portant à protéger. Pour le jardinier amateur bio, il vaut mieux éviter de l’utiliser, la remplacer ou alors la cultiver.

Présentation des sphaignes :

Famille des Sphagnacées

Sphaigne et plante carnivore dans une tourbière.

Ce genre regroupe quelques centaines d’espèces, réparties sous presque toutes les latitudes. Des régions boréales aux régions australes en passant par l’équateur;

On en trouvera donc bien sûr dans nos régions tempérées.

Les sphaignes sont des sortes de mousses familières des lieux marécageux, à forte teneur acide, et des régions à atmosphère très humide. 

La principale caractéristique botanique de ces plantes réside dans la gaine de cellules vides et transparentes qui entoure les cellules chlorophylliennes des tiges et des feuilles. Les sphaignes ont donc la possibilité d’emmagasiner une grande quantité d’air ou d’eau. En l’absence d’humidité, les plantes vivent un certain temps sur leurs réserves.

La plupart des sphaignes lorsque certaines conditions topographiques et climatiques sont réunies finissent au fil du temps par former des tourbières.

Comme elle se développe de quelques centimètres par an, mais sans discontinuer, la partie basse dite morte reste en place et s’accumule pour former une tourbière, un milieu très acide hébergeant une faune et une flore bien spécifique.

Utilisation des sphaignes au jardin :

• Elles acidifient les mélanges terreux.
• Elles permettent la confection de support pour la culture de nombreuses orchidées ou autres plantes épiphytes. 
• Elles sont idéales pour pratiquer le marcottage aérien.
• Bien humidifiées, elles favorisent, en mélange avec du terreau l’enracinement de nombreuses boutures.
• Elle permet d’augmenter le pouvoir de rétention d’eau d’un mélange de terreau.

Quand vous achetez de la tourbe, c’est donc des sphaignes mortes compressées au fil de centaines de milliers d’années, ce n’est donc pas une ressource inépuisable. La tourbière a en plus un grand rôle écologique : leur pouvoir de rétention d’eau diminue les risques de crue et sert de réserve d’eau à d’autres périodes.

Alors, arrêtez d’utiliser la sphaigne ou utilisez celle que vous mettez en culture uniquement pour vos plantes de collection (orchidées, carnivores, etc.)

Par quoi remplacer la sphaigne ?

• Tout d’abord par l’arrosoir ! En effet difficile de trouver un produit similaire. Il faudra donc arroser plus souvent (ce qui ne veut pas dire les noyer !)
• Le terreau de feuilles acidifie, lui aussi, le substrat auquel on l’incorpore.
• Les fibres de coco feraient l’affaire, mais il faut les faire venir de très loin.
• L’écorce de pin éclatée en fibres.
• Une autre solution c’est d’en cultiver un peu pour les travaux indispensables sur vos plantes de collection ou marcottages délicats.

Cultiver de la sphaigne :

Il ne s’agit pas ici d’en produire en grande quantité, mais juste ce qu’il faut pour vos besoins.

Méthode :

1. Dans un bac large et peu profond, étalez quelques cm de terreau de feuilles bien décomposé.
2. Arrosez-le abondamment.
3. Éparpillez dessus régulièrement des morceaux de sphaigne vivante que vous aurez achetée.
4. Tassez l’ensemble légèrement et arrosez de nouveau pour que les « boutures de sphagnum » adhèrent bien au terreau.
5. Maintenez l’ensemble toujours humide.