Vous avez longtemps hésité, lancez-vous. Voici comment faire votre premier bonzaï avec méthode, choisir la forme et savoir quelle plante prendre au départ.
A l’origine, c’est une technique chinoise (Pinyin) qui consiste à planter et cultiver de petits arbres ou arbustes sauvages dans des pots et les entretenir pour qu’ils survivent pendant des années, voire des siècles en conservant leur petite taille.
Au Japon où elle est élevée au rang d’art, la culture des « bonzaïs » est apparue aux environs du dixième siècle. Le mot « bonzaï » signifie : plante en pot.
En Europe, l’introduction et la culture des bonzaïs est récente puisqu’elle n’apparait qu’à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. L’engouement pour ce mode de culture se développa surtout avec l’intérêt croissant pour le bouddhisme.
On peut acheter un bonzaï tout préparé dans son pot bas et plat en jardinerie. Parfois il pousse sur un rocher, montrant ses racines aériennes, parfois ce sont plusieurs arbres qui poussent sur le même plateau, recréant l’atmosphère d’une forêt miniature.
Conseil du père "Narcisse" :
Je ne vous conseille pas ces achats (souvent compulsif), car cela n’a pas grand intérêt et ces bonzaïs sont élevés rapidement (rentabilité oblige !) et rien ne vous dit qu’ils s’adapteront à vos conditions de culture. (ensoleillement, humidité, température intérieure ou extérieure)
On peut aussi semer des graines d’arbres ou d’arbustes et les élever normalement dans de petits pots jusqu’au repiquage en terrine spéciale.
Il est possible également d’élever une bouture, une marcotte, un rejet si la plante se prête à ce genre de technique.
Dernière solution et la plus simple c'est de prélever un jeune sujet sauvage dans la nature, parce qu’il a déjà une forme qui s’y prête, et l'adapter à la vie en pot.
Ici, il s’agit de jeunes plants issus d’un semis spontané d’érable champêtre qui se prêteront parfaitement à la formation de bonzaïs.
La meilleure saison pour prélever un sujet dans la nature est en fin d’automne ou début du printemps, hors des périodes de gel. Mais attention, il faut respecter certaines règles :
Dès que vous avez recueilli un sujet qui vous intéresse, essayez de déterminer sa future forme en éliminant dès à présent les branches mal orientées, feuilles et racines en surnombre ou inutiles. Faites travail avec des outils parfaitement désinfectés. Ce nettoyage augmentera les chances de reprise.
On plante le futur bonzaï dans un substrat qui doit avoir un fort pouvoir de rétention d’eau tout en étant parfaitement drainé, c’est la clef de la réussite.
Attention, le mélange terreux doit être humide.
Il existe dans le commerce des terreaux prêts à l’emploi (Akadama), mais ils sont très chers.
Composez-vous même votre mélange de terreaux. La terre de jardin ne doit pas rentrer dans sa composition, car elle est souvent trop lourde et riche en graines d’herbes adventices.
Les terreaux doivent s’adapter à l’espèce d’arbre que vous allez conduire en bonzaï : feuillu ou conifère.
Choisissez un terreau d’excellente qualité riche en mycorhizes que vous mélangerez à de la pouzzolane de petit calibre. Pour les plantes acidophiles, rajoutez de l’écorce de pin broyée.
N’apportez aucuns engrais la première année, car il s’agit simplement d’installer le petit arbre dans son futur environnement.
Le choix de la forme et de la grosseur du pot dépendra de la forme finale que vous allez lui donner.
Ils doivent être d’excellente qualité, car ils doivent affronter les fluctuations de température en hiver sans risque d’éclatement.
Quel que soit le pot, trempez-le avant de l’utiliser.
Après la plantation, arrosez avec un petit arrosoir de serre ou un pulvérisateur.
Après avoir défini la forme que vous allez lui donner, guidez les branches avec un fil de cuivre en en formant une spirale autour du rameau.
C’est lors de cette opération que l’on s’aperçoit que l’on a intérêt à démarrer avec un jeune sujet, car les branches sont très souples.
Finition et déco de votre bonzaï :
En surface, par exemple disposez un tapis de mousse, de gravillons, de petits galets qui limitent l’évaporation.
Deux maîtres mots : simplicité et rigueur.
Évitez toutes les petites chinoiseries et babioles au pied du bonzaï.
Les formes employées trouvent souvent leur source dans la nature où les arbres réagissent aux conditions climatiques comme le vent ou aux qualités du sol dans lequel ils poussent.
Voici les principales formes. Pour votre premier bonzaï, choisissez une forme simple ou facile à adapter au sujet que vous avez prélevé.
L'arbre apparait naitre dans un rocher.
Les racines enserrent un rocher.
L’arbre parait couché par le vent.
Implantation en petite forêt.
Les racines de l’arbre sont franchement apparentes.
L'arbre retombe en cascade
Le tronc de l'arbre est incliné.
Le tronc de l'arbre est droit et conique.
Ce sont des espèces qui poussent en plein air, alors ne les confinez pas dans un appartement, elles ne survivraient pas.
Elles exigent le grand air, avec certaines précautions.
Réservez-leur pour la plupart une situation ensoleillée ou à une légère mi-ombre au midi pour éviter l’« effilement » des tiges.
Évitez les courants d’air desséchants ou trop froids l’hiver.
Ne les posez pas directement sur le sol du jardin ou d’une terrasse pour éviter l’invasion du terreau dans le pot par des insectes nuisibles du sol.
Protégez-les aussi des vents tempétueux.
Quand le substrat est sec, placez votre bonzaï dans un évier, arrosez-le avec un arrosoir à pomme fine rempli d’eau de pluie à température ambiante pour ne pas déranger le terreau.
Laissez l’eau s’écouler par les trous de drainage de la terrine. Aspergez le feuillage pour enlever la poussière et lui permettre ainsi de se réhydrater plus facilement.
Le conseil d'Amatxi :
Dans un appartement, votre bonzaï risque l’étiolement, alors tournez-le régulièrement devant la fenêtre pour que toutes les parties soient régulièrement éclairées.
Surveillez les attaques parasitaires et les maladies en inspectant les deux côtés des feuilles. En prévention, aérez souvent la pièce où vous l’avez placé, qui ne doit être ni trop sèche, ni trop humide.
Pour cultiver de nombreuses plantes en pots ou jardinières, ces pages peuvent vous intéresser.
Les conseils d'amatxi :
Pensez à mettre un fagot de branches dans les bassins en bétons par temps de grand gel afin d’éviter qu’ils ne fendent.
Faites vos plantations d’arbres et arbustes tant que le sol n’est pas gelé.
Surveillez l'état sanitaire des bulbes et rhizomes mis à l'abri du gel.
Mettez des noyaux de pêche à stratifier.