Les plantes carnivores : Des plantes pour collectionneurs.

 

Parfois anodines, parfois superbes et remarquables, les plantes carnivores ne laissent jamais l’amateur de belles plantes indifférent. Voici quelques conseils pour les cultiver ou choisir une espèce adaptée à l’environnement choisi.

 

Description des plantes carnivores en général :

 

La singulière et étonnante particularité des plantes carnivores est de se nourrir d’insectes ou de petits crustacés voire même de petits batraciens pour certaines d’entre elles. Symboliquement avec ce régime alimentaire elles sont à la frontière du monde végétal et animal. C’est le résultat d’une longue adaptation de ces plantes qui poussant sur des terrains très pauvres en sels minéraux compensent ce manque en « digérant leurs proies » avec des organes particuliers. Mais elles gardent les organes habituels des plantes qui permettent de les nourrir (racines et feuilles).

Il existe des centaines d’espèces de ces plantes insolites plus ou moins carnivores. Il existe différents types appartenant à plusieurs genres.

Certaines comportent un simple réservoir dans lequel tombent les insectes, qui sont ensuite digérés. D’autres plantes carnivores présentent de curieux et complexes organes qui capturent spectaculairement leurs proies. En général, ce sont les feuilles qui se sont adaptées pour devenir de véritables pièges, jouant en même temps le rôle d’estomac et de tube digestif : en effet, elles possèdent des glandes qui sécrètent les enzymes permettant la digestion.

 

 Attrape-mouche - Dionaea muscipula :

Droséracées

C’est une petite plante vivace dont on ne connaît qu’une seule espèce originaire de la Caroline.

Hauteur : 10 cm. Étalement : 10 à 15 cm. 

La dionée ou « l’attrape-mouche » est certainement la plus célèbre des plantes carnivores. Chaque feuille vert-rouge avec une grosse nervure centrale qui fait office de charnière aux bords de la feuille qui sont munis de dents se refermant en une seconde dès qu’un insecte touche les poils sensibles ;

le piège se referme ainsi sur l’insecte qui sera digéré dans un temps qui varie de neuf à trente-cinq jours.

La feuille s’ouvre alors à nouveau, et se trouve prête à capturer un autre insecte.

Floraison : grappe de fleurs blanches l’été.

 

Culture de l’attrape-mouche - Dionaea muscipula :

 

c’est une plante de marais, de tourbières ou de lieux humides calmes à tendance acide. Si vous disposez d’un petit jardin d’eau, installez une petite tourbière à base de terre de bruyère tourbeuse et de sphagnum vivant pour y installer des dionées, qui sont assez rustiques (– 10 °C.).

Elle peut être aussi cultivée en pot dans le même mélange terreux qui devra être constamment humide. Arrosez-le avec de l’eau de pluie.

 

Multiplication des dionées :

 

Semis :

Faites le semis sur un mélange de terre de bruyère, de sable, de sphagnum et de charbon de bois. Utiliser des graines nouvellement récoltées. Maintenir le mélange humide. Il est bon de recouvrir le semis d’une cloche ou d’un film plastique.

Le conseil d’Amatxi :

Utilisez aussi cette méthode simple pour les multiplier : lorsque de petites plantules se forment autour du pied mère, on peut les séparer et les installer délicatement dans le mélange approprié ; on obtient ainsi rapidement de jeunes dionées.

Les droseras :

Famille des Droseracées.

 

Description et espèce de droséras :

 

Petite plante carnivore à feuilles en rosettes couvertes de longs poils terminés par une gouttelette visqueuse. C’est avec cette gouttelette que le drosera retient l’insecte qui s’est posé : les cils se replient vers le centre de la feuille et l’insecte est alors assimilé par la plante.

Drosera intermedia : 

Il vit dans les tourbières françaises, c'est une plante acaule de 5 à 10 cm dont les feuilles sont dressées et dont la floraison a lieu de juin à septembre, en petites grappes de fleurs blanches.

Drosera longifolia :

L’aspect général est semblable à la précédente. La hampe florale est plus dégagée de la rosette et la floraison à lieu de juin à septembre. Fleurs régulières à 5 pétales blancs. 

Drosera rotundifolia : 

Feuilles rondes et à rosette étalée, elle fleurit également blanc, de juin à septembre.

Droséras exotiques :

• Droséra binata (Australie) a un grand développement, les feuilles sont longuement pétiolées, la floraison blanche en épis a lieu en été.
• Droséra capensis (Afrique du Sud) présente des racines adventives noires, sa floraison en grappes de fleurs rouges a lieu en juin-juillet. 
• Droséra spatulata (Australie), présente une belle rosette de feuilles. Floraison pourpre en juillet.

Culture du drosera :

Les espèces indigènes se développent dans les marais et les tourbières de nos régions et pourront être cultivées en plein air dans les jardins. Elles réclament un sol et une eau à tendance acide. Mélange terreux à base de terre de bruyère et de tourbe. Exposition indifférente ; le grand soleil fait prendre une teinte rouge brunâtre aux feuilles des droseras. Ces plantes sont très rustiques et ne demandent aucune protection durant la mauvaise saison.

Culture en pot du droséra du Cap :

Placez le pot en pleine lumière derrière une fenêtre à l’extérieur en été. 

Utilisez pour le mettre en pot un mélange de 70 % de tourbe et de 30 % de sable granitique et maintenez le substrat humide en posant le pot dans une soucoupe remplie d’eau. En été, marquez une période de repos en diminuant l’humidité jusqu’à la reprise de végétation quand les températures baissent. Arrosez votre pot avec de l’eau de pluie.

 

Les népenthès :

Famille des Népenthacées

Les Nepenthes quelques dizaines d’espèces composent de la famille des Népenthacées et vivent toutes dans les endroits bourbeux acides des forêts équatoriales ou tropicales. Ils se présentent sous la forme de petits arbrisseaux à tiges sarmenteuses, portant des feuilles étranges, longuement pétiolées, recourbées.

Il y a deux sorte de népentès : les terrestres et les épiphytes.

Leur limbe possède un appendice en guise de simple pétiole et se termine par un long organe en forme d’outre, érigée, appelée ascidie. Celle-ci, avec ou sans couvercle, souvent colorée et parfois tachetée, comporte sur son rebord un bourrelet renflé et gluant qui lui donne un air étrange.

Elle contient au fond un liquide épais à odeur nauséabonde qui attire les insectes nombreux dans le biotope de la plante qui viennent s’y noyer. 

Les fleurs, petites et jaunes, à l’odeur désagréable, ne présentent que peu d’intérêt.

 

Espèces et variétés de népenthes : 

 

Vous trouverez maintenant de très nombreux hybrides des espèces citées ci-dessous qui déclinent de nouvelles de formes d’ascidies avec des panachures ou mouchetis plus accentués. 

 

Nepenthes ampullaria :

L’ascidie est courte, renflée et vert pâle.(ici un hybride)

Nepenthes atrosanguinea : 

À ascidie rouge mouchetée de jaune, allongée et renflée à la base.

Nepenthes alata :

À ascidie roux verdâtre.

 

Culture des Nepenthes   : 

Pour les cultiver, vous devez posséder une serre chaude ou une véranda ou l’atmosphère est maintenue humide, voire saturée, à exposition lumineuse. 

De mars à octobre, soit pendant la période de végétation active, bassiner et arroser copieusement. 

Ralentir en hiver pour faire observer un demi-repos à la plante. 

Le sol dans lequel les népenthès se plaisent est un mélange de terreau de feuilles grossier et de sphaignes, pas trop tassé. Les planter en pot ajouré ou en panier suspendu pour éviter une humidité stagnante du substrat qu’ils n’aiment pas. Placez un tuteur. 

Conseil du père "Narcisse" :

Choisissez minutieusement l’emplacement ou vous allez installer votre népenthès, car une fois installer, il mettra du temps à s’adapter à son nouveau milieu et reprendre sa croissance. Si vous le déplacez, la végétation se bloque et tout est à recommencer !

Rempoter — si nécessaire au bout de 3 ans — au moment de la reprise de végétation.

Tailler le népenthès après quelques années en rabattant les rameaux au-dessus de la troisième feuille de la base, cela permet d’obtenir des plantes plus trapues, poussant plus vigoureusement. 

 

Bouturage des népenthès : 

On pratique le bouturage, en février-mars, avec les rameaux provenant de la taille des plantes. On les plante dans du sphagnum, en godets placés à l’étouffée avec chaleur de fond de 25 à 28 °C.

 

 

Sarracenia : Sarracénies ou Sarracènes.

Famille des Sarracéniacées. 

Elle regroupe une dizaine de plantes herbacées vivaces, originaires d’Amérique du Nord qui croissent dans les régions humides et marécageuses. 

Les sarracenias sont intéressants comme plantes décoratives pour leur aspect étrange et constituent de belles plantes d’intérieur.

Elles ont l’aspect de touffes de petite taille, sans tige. Sous nos climats, ces plantes carnivores semi-rustiques ont besoin de l’abri de la serre froide ou d'une véranda pour se développer normalement. 

Les feuilles, en forme d’urne, contiennent un liquide visqueux où les insectes se noient. 

Les enzymes contenus dans ce liquide permettent à la plante de digérer. Les proies des sarracenias sont de toutes sortes : différents insectes, comme les mouches, les fourmis, etc., mais aussi de petites grenouilles. 

Ses feuilles, souvent de couleurs remarquables, sont veinées de rouge ou de brun. Les fleurs, solitaires et retombantes, de forme étrange avec un style en forme d’ombrelle, sont assez grandes (4 à 5 cm de diamètre).

 

Espèces et variétés de Sarracenias : 

 

Sarracenia drummondii :

Originaire de Floride, atteignant environ 70 cm, porte des feuilles longues et dressées, vertes à la base, blanches et rouges à l’extrémité. Il épanouit au printemps des fleurs rouges ou orangées, d’un diamètre de 5 à 6 cm.

Sarracenia flava :

Plante semi-rustique originaire d’Amérique du Nord, atteint 60 cm. Il présente de longues feuilles vert jaune, dressées en forme d’urne. Il épanouit au printemps des fleurs jaunes et odorantes, assez grandes.

Sarracenia minor :

Espèce plus petite, a des feuilles panachées de vert, de rouge et de blanc.

sarracenia leucophylla :

Urnes blanches veinées de pourpre ou de vert franc selon les hybrides.

 

Il existe de très nombreux hybrides de cette plante carnivore qui permettent de belles compositions.

 

Culture des sarracenias : 

Ces plantes carnivores de marécages ont besoin d’arrosages fréquents et abondants. Elles croissent avec vigueur dans un mélange de tourbe et de fibre. En serre froide, elles doivent être installées dans un endroit suffisamment éclairé (elles ne supportent pas une température inférieure à -5 °C pour les espèces les plus fragiles et jusqu’a - 10/15 °C pour les plus résistantes). En hiver, les arrosages doivent être nettement diminués.

 

Multiplication des sarracenias :

 

La division des touffes suffisamment développées donne de bons résultats (au début du printemps). 

On pratique également les semis de graines sur tourbe dans une ambiance humide à 20°C.