Définir le produit « miel » et exposer son procédé de fabrication par les abeilles, permet de mettre en évidence les problématiques que pose l’appellation « miel biologique » et, dans le même temps, la nécessité pour notre santé et celle de nos pollinisatrices en chef de tendre vers cet objectif.
-Contrairement à l’expression communément employée, l’abeille ne récolte pas le miel mais le nectar des fleurs.
Ce nectar, au fil d’échanges entre abeilles dans la ruche (régurgitation, et oui !), va s’enrichir en enzymes et se déshydrater: composé de 50% d’eau quand il est récolté, le miel fini, n’en contiendra plus que 17 à20%.
L’abeille choisit le site de récolte selon la qualité et l’abondance des fleurs mellifères à visiter. Ce choix lui appartient, ou plutôt est décidé par la colonie. L’apiculteur peut favoriser la visite de sites biologiques en transhumant ses ruches dans les cultures ou les zones sauvages souhaitées. Bien sûr, il ne peut en aucun cas empêcher les abeilles d’aller butiner dans un champ cultivé chimiquement, ni les empêcher d’aller s’abreuver dans l’auge à cochons bourrés d’antibiotiques !
C’est le drame de l’apiculteur : être tributaire d’une production agricole intensive, donc chimique, et non diversifiée, donc pauvre.
Tout savoir ou presque sur le miel
Non, une saine utopie.
Concrètement, certaines régions comme la Drôme où l’agriculture biologique est en fort développement, ou la montagne sauvage du Pays Basque, sont des zones favorables à l’obtention d’un miel biologique. En revanche, devant un pot de miel bio de la Beauce, il faudra se poser des questions !
Malgré tout, un apiculteur qui s’engage à produire du miel biologique est un combattant qui va devoir sans cesse transhumer ses ruches. Il devra vivre avec, au dessus de la tête, le couperet du déclassement de son miel par les organismes certificateurs, notamment si du pollen de colza est détecté dans son miel.
Bref, le miel certifié bio donne des migraines aux apiculteurs et pose des questions aux consommateurs. A juste titre.
Les consommateurs se posent souvent la question de la réalité « biologique » du nectar récolté mais oublient souvent que pour produire du miel, l’apiculteur élève ses colonies. Et donc leur procure des soins. Et donc des traitements. Vous voyez où je veux en venir ?
Oui, certains apiculteurs bourrent leurs ruches d’antibiotique et d’acaricide chimique, gavent leurs colonies de sirop de glucose produit on ne sait comment, et récoltent leur miel en apposant un linge imbibé de benzène sur les hausses pour servir de répulsif et faciliter la récolte.
Oui, les apiculteurs sont des agriculteurs comme les autres. Certains visent une production intensive et d’autres (les plus nombreux) une production de qualité.
Acheter un miel bio, malgré l’incertitude de la provenance de tout le nectar qui le compose, permettra de se prémunir contre des pratiques interdites et scrupuleusement contrôlées dans le cadre d’une production biologique.
Carmen Irastorza
Pour concevoir votre verger, choisir vos arbres fruitiers selon l'espace disponible ou la nature de la terre de votre jardin, pour greffer, planter et entretenir ces pages peuvent vous intéresser.
Le conseil d'amatxi :
L’hiver dans l’univers confiné de la maison ou de l’appartement, la poussière s’accumule sur les feuilles de vos plantes vertes et obstrue les stomates (Orifices de la surface aérienne d’une plante destinés aux échanges gazeux).
Nettoyez les feuilles lisses ou cireuses avec une éponge juste humide. N’employez aucun produit ni les recettes plus ou moins farfelues (lait, bière, etc.) qui auront l’effet inverse de celui recherché.
L'image de la semaine
Voilà deux ans, les premières primevères officinales avaient pointé leurs petites corolles jaune d’or dès la mi février. Record battu ces jours-ci avec cette touffe de coucous particulièrement précoce, sur un talus il est vrai bien exposé. (Merci à Fernand jardinier du Marais poitevin.)