Pour honorer le souvenir de nos disparus, la floraison des tombes à la Toussaint est un rituel encore suivi. Fleurs, arbustes nains, il existe de nombreuses espèces de végétaux à mettre en bac ou en pot pour le cimetière.
De nombreuses villes ou villages ont changé le mode d’entretien ou de conception de leur cimetière. Depuis des décennies la plupart des cimetières étaient organisés sur le modèle de tombes disposées sur une surface gravillonnée entretenue avec soin et surtout sans un brin d’herbe.
Les communes avaient donc recours à l’emploi exagéré de désherbants reconnus comme hautement toxiques. (Les édiles n’étaient seuls responsables, car leurs administrés exigeaient que cet espace soit maintenu parfaitement net et sans une herbe !)
Les temps changent, maintenant les cimetières deviennent des espaces naturels. Pour bien des mairies sous la pression des concessionnaires, cela c’est fait sans conviction, mais poussé par la loi de Joël Labbé qui interdit à compter du 1er janvier 2020 à l’état, régions, communes, départements, etc. d’utiliser des produits phytosanitaires.
Quelques villes étaient pionnière bien avant la promulgation de cette loi. La ville de Niort, innovatrice, a créé le cimetière naturel de Souché qui a été inauguré le 14 février 2014 où l’espace est rendu à la nature. Seules les allées piétonnes sont tondues.
Dans ces espaces, calmes, se développe rapidement une intéressante biodiversité. Les cimetières deviennent enfin accueillants !
Dans ce cimetière écologique, la couverture des sépultures se transforme en véritables mini-jardins.
Quelles plantes utiliser pour orner les tombes :
La palette de végétaux utilisables est grande, mais il est intéressant d’utiliser des plantes pérennes ou qui se resèment seules. Avec la concession qui vous est faite par la commune vous êtes propriétaires de ce petit espace pendant la durée de celle-ci (les communes surtout en ville donnent peu de concessions perpétuelles).
Vous pouvez donc créer à votre guise un véritable mini-jardin. Pour concevoir ces mini-paysages, faites appel à des plantes rustiques, au système racinaire peu développé, résistant à la sécheresse et au développement modéré ou supportant les tailles répétées.
La périodicité de vos visites au cimetière conditionnera votre choix. Plus vos visites sont espacées ou si vous habitez loin du lieu de sépulture de vos proches vous opterez pour des plantes vivaces fleuries ou non très rustiques.
Peu utilisées, les plantes à bulbes sont intéressantes, particulièrement les espèces botaniques qui se naturalisent rapidement.
Avec des fleurs ou plantes vivaces:
Les plantes utilisées :
Heuchère, viola cornuta, graminée, petit lierre.
Les plantes utilisées :
Bruyère, gaultheria procubens, chrysanthème, cinéraire maritime, petit lierre panaché.
Abélia grandiflora Kaleidoscope :
C’est un remarquable arbuste par son feuillage panaché. Ses feuilles vert panaché de jaune deviennent rouge-orangé à l’automne. Sa floraison blanc rosé parfumée tout l’été se prolonge tard dans la saison et les bractées roses restent accrochées à l’automne.
Il convient parfaitement pour être planté dans un bac ou un pot sur une tombe au soleil ou à mi-ombre. Réservez-le pour les cimetières situés au sud de la France.
Nandina domestica « Firepower » :
Cet arbuste nain très décoratif notamment pour son feuillage qui à la Toussaint prend de superbes teintes rouge vif et orange. Il se cultive parfaitement en pot. Préférez son utilisation si la tombe se trouve dans une partie ensoleillée du cimetière. Il peut rester de longues années dans un grand pot, il suffira de lui apporter lors des arrosages un peu d’engrais complet soluble bio.
Bruyère alpine :
Cette bruyère est très rustique et vigoureuse. Idéale pour la décoration des pierres tombales en automne grâce à sa longue floraison qui dure jusqu’au printemps et à son feuillage vert persistant. Elle résiste très bien en pot, mais ne supportera pas les manques d’arrosage. Prévoyez-lui une situation à mi-ombre.
Il est possible d'utiliser la Bruyère Gracilis plus fragile.
Gaultheria procubens :
C’est un ravissant petit arbuste rampant qui affrontera sans problème jusqu’à -15 °C en hiver. Ses feuilles persistantes sont vert soutenu. En été, des fleurs blanches souvent en petites grappes se développent, puis sont suivies de baies rouges. C’est l’arbuste idéal pour la culture en pot ou en bac pour orner une tombe placée dans une partie même très ombragée du cimetière.
Euonymus fortunei'Emerald Gold':
Ce fusain nain panaché jaune est un bel arbuste aux feuilles vertes bordées de jaune vif lumineux. Il entre dans la composition de bacs avec plusieurs plantes pour faire de jolis contrastes. C’est une plante très robuste qui convient très bien aux tombes peu visitées dans l’année ( éloignement). Une place au soleil lui convient parfaitement, car à l’ombre les couleurs sont moins vives.
Camélia « Yuletide » :
C’est un remarquable petit camélia au feuillage brillant vert sombre très dense avec un remarquable port pyramidal. De novembre jusqu’à janvier apparaissent de petites fleurs rouge brillant, contrastées par étamines jaunes. Ce camélia est idéal pour la culture en poterie sur une pierre tombale, mais demandera des visites régulières au cimetière, car il ne supporte pas la sécheresse.
Skimmia japonica:
Il orne à merveille les tombes à la fois par son feuillage persistant d’un beau vert ainsi que pour ses fleurs blanches. Ces fruits rouges qui perdurent l’hiver en font une plante incontournable pour les compositions à la Toussaint. Il se cultive facilement en pot dans un substrat acide.
Laurier-tin :
C’est un arbuste décoratif toute l’année. Sa floraison blanc rosé sur un feuillage persistant vert foncé lustré fleurira une tombe de novembre à mars. S’il se cultive facilement en pot quand il est jeune, au bout de quelques années, il devra regagner le jardin ou si vous n’avez pas de jardin donnez-le à un ami.
Les plantes utilisées :
Skimmia, laurier-tin, bruyère, petit lierre panaché.
Les plantes utilisées :
Abélia grandiflora Kaleidoscope, Euonymus fortunei'Emerald Gold', Nandina domestica « Firepower », cotoneaster dammeri.
Les plantes utilisées :
Les « rosiers buissons » à petites fleurs sont intéressants, car ils résistent à tout : les maladies, la sécheresse. Ils fleurissent très tôt au printemps, le feuillage de certains est semi-persistant et seules les fortes gelées après la Toussaint mettront un terme à leur opulente floraison. Ici, c’est un rosier « The Fairy ».
Vivaces, annuelles, bisannuelles, vous aimez les fleurs, ces pages peuvent vous intéresser.
Les conseils d'amatxi :
Pensez à mettre un fagot de branches dans les bassins en bétons par temps de grand gel afin d’éviter qu’ils ne fendent.
Faites vos plantations d’arbres et arbustes tant que le sol n’est pas gelé.
Surveillez l'état sanitaire des bulbes et rhizomes mis à l'abri du gel.
Mettez des noyaux de pêche à stratifier.